La dynamique économique perçue actuellement sur le terrain et qui se traduit par le développement du secteur de l'habitat, de l'hydraulique et des travaux publics et ce, en application du programme d'action du gouvernement, met indubitablement en valeur le secteur du ciment en Algérie. Un secteur qui requiert seulement une bonne exploitation des ressources existantes et un fonctionnement rationnel des cimenteries pour que la production soit de paire avec cette dynamique. Non seulement, il est plausible que les besoins nationaux pourraient être satisfaits, mais aussi les possibilités d'exportation sont tellement grandes, si on se réfère au potentiel existant. Cependant, et avant de soulever les possibilités d'exportation de ce matériau stratégique, il est impératif de signaler que l'Algérie envisage d'augmenter ses capacités de production de ciment. Un programme d'extension des cimenteries publiques est lancé récemment pour un investissement total de 780 millions de dollars. Le projet, piloté par le groupe des ciments de l'Est (ERCE GIC), vise à augmenter de 6 millions de tonnes supplémentaires par an les capacités de production de trois grandes cimenteries publiques : la Société des ciments de Chlef ECDE, Aïn El Kébira (Sétif), et enfin la Société des ciments de Béni Saf. Le groupe ERCE est actuellement en phase de sélection d'un partenaire étranger pour la construction "clés en main" d'une nouvelle ligne de production d'une capacité de 6000 tonnes par jour, soit 2,2 millions de tonnes par an. Celle de Béni Saf et de Aïn El Kébira ont lancé récemment des appels d'offres internationaux . Ces extensions devraient être réalisées d'ici à 2012 via trois nouvelles lignes de production installées dans ces cimenteries. Ce plan d'investissement doit être financé à 70% par la Banque extérieure d'Algérie (BEA). Outre ces extensions, les pouvoirs publics ont opté, auparavant, pour une stratégie de partenariat, d'une part, et une politique de privatisation, de l'autre part, afin d'améliorer les performances des cimenteries nationales et de booster le secteur. Dans le cadre du partenariat la SGP-GICA a procédé à l'ouverture du capital social, dans une première phase, de 10% de la Société des ciments de Béni Saf (filiale du groupe ERCO) au profit du groupe Pharaon (Arabie saoudite). La Société des ciments de Zahana du même groupe a vu aussi l'ouverture de son capital à hauteur de 35% pour le compte de la société ASEC (Egypte). Dans ce même cadre, la société italienne Buzzu Unucem a contribué par 35% dans la Société des ciments de Hadjar (filiale du groupe ERCE) et dans celle des ciments de Sour El Ghozlane avec le même taux. Le groupe Lafarge (France), quant à lui, participera à hauteur de 35% dans le capital social de la Société des ciments de Meftah (dossier en traitement). Concernant la privatisation, le SGP-GICA a procédé, durant l'année 2007, à l'opération de privatisation totale de la Société tuniso-algérienne de ciment blanc (Sotacib) au profit du groupe Parsa (Espagne), à la cession totale des actifs du projet cimenterie de Djelfa appartenant au groupe ERCC au profit de la société ASEC (Egypte). Il est important de signaler qu'actuellement, la capacité de production des douze cimenteries nationales est de 11,6 millions de tonnes. Elle devrait atteindre 18 millions de tonnes par an en 2012. Le géant français des matériaux de construction Lafarge compte produire 15 millions de tonnes de ciment par an en Algérie à l'horizon 2015. Le groupe Cevital ambitionne de construire en 2009 trois cimenteries. Comme on le constate des perspectives prometteuses s'ouvrent au secteur à l'avenir. Ce qui met en évidence l'éventuelle question de l'exportation. D'ailleurs, l'Entreprise des ciments et dérivés d'Ech-Cheliff (ECDE) ne s'est pas contentée seulement du projet d'extension, elle vise encore plus loin. En effet, l'entreprise vient de lancer un avis d'appel d'offres ouvert à la concurrence national et international pour l'étude, la fourniture et la réalisation d'une unité portuaire d'exportation de ciment et clinker au niveau du port de Ténès. La soumission doit être présentée sous la forme d'un pli contenant une offre technique et une offre commerciale, chacune présentée séparément et clairement identifiée dans une enveloppe fermée. La date limite de réception des offres est fixée au 1er mars 2009. L'ouverture des plis aura lieu le lendemain de la date butoir de la réception des offres. Les soumissionnaires resteront engagés par leurs offres pendant un délai de cent quatre-vingts jours à compter de la date de clôture. L'Algérie recèle d'énormes potentialités concernant ledit secteur, il suffit d'exploiter au maximum les ressources et de mettre la gestion des cimenteries au diapason de l'évolution et de la modernité pour que le secteur s'ouvre à l'exportation.