Après avoir revu à la baisse ses prévisions pour l'année en cours (2009), au mois de novembre dernier, le fonds monétaire international (FMI) vient d'assombrir davantage sa vision quant à l'avenir de l'économie mondiale dans le sillage de la crise financière qui ne cesse d'étendre ses affres à travers les quatre coins de la planète. Revenant sur les conséquences prévisibles de la conjoncture économique actuelle, Olivier Blanchard et Carlo Cottarelli, respectivement, conseiller économique et directeur du département des finances publiques auprès de l'institution de Bretton Woods, ont donné les grands axes du plan présenté au mois de novembre dernier par Dominique Strauss-Kahn, directeur général du FMI, pour la relance de l'économie mondiale. Ainsi, répondant à une question portant sur la chute de la demande à travers le monde, entraînant avec elle la fermeture successive d'entreprises, Olivier Blanchard estime que " la crise financière s'est transformée en crise économique de grande envergure, provoquée par une paralysie des marchés du crédit, des pertes de richesse colossales et une crise de confiance. Elle se manifeste par un effondrement de la demande privée qui, selon certains indices, serait sans égal depuis la grande dépression des années 30. Nous sommes donc en présence d'un phénomène d'une ampleur historique ". Pour préparer la relance de l'économie mondiale, le même responsable soulignera la nécessité de relancer la consommation, donc, les dépenses budgétaires. Ces dernières, (les dépenses budgétaires, en l'occurrence), doivent connaître une croissance équivalant 2% du PIB mondial. Le conseiller du FMI estime que " plus que d'une politique, c'est d'un ensemble de politiques dont il faut parler. " Il expliquera, par la suite, cette stratégie dont la concrétisation passe par " les mesures destinées à réparer le système financier en recapitalisant les banques et en les purgeant des actifs douteux. Des mécanismes ont été mis en place, mais leur mise en oeuvre est complexe et elle prendra un certain temps. Il faudra nécessairement atteindre cet objectif avant de pouvoir envisager une mobilisation soutenue du crédit et une reprise durable ". L'encouragement des dépenses budgétaires ne présente aucun risque de provoquer une éventuelle complication de la situation de l'endettement à travers le monde. " En temps normal, le FMI recommanderait en effet à beaucoup de pays de réduire leur déficit budgétaire et leur endettement public, mais la période que nous traversons n'a rien de normal et la balance des risques est aujourd'hui fort différente. En l'absence d'une relance budgétaire, la demande risque de poursuivre sa chute et de déclencher certains des cercles vicieux déjà observés par le passé ". Le directeur du département des finances publiques au sein du FMI, lui, estime que " cela étant, il est essentiel que cette relance ne soit pas perçue par les marchés comme menaçant la viabilité budgétaire à moyen terme, au risque d'aller à l'encontre des objectifs visés, y compris les effets immédiats sur la demande. Nous l'avons d'ailleurs déjà dit, (à savoir, ndlr), tous les pays ne peuvent pas s'offrir une relance budgétaire ". Auparavant, le FMI a revu à la baisse ses prévisions sur la croissance mondiale pour l'année en cours, et le directeur général du Fonds, lui, a tablé sur l'échéance du début de l'année 2010 pour que l'économie mondiale puisse connaître un retour à la croissance. M. Amani