Au moment où tout le monde parle de résultats timides durant les deux ans de mise en œuvre du pacte économique et social, notamment dans ses volets relatifs à la construction d'une économie hors hydrocarbures et l'instauration d'une paix sociale, les signataires du Pacte national économique social, réuni mercredi à huis clos, parlent d'une évaluation positive. On met en général en avant certains acquis, à l'image de l'augmentation des salaires des fonctionnaires dans le cadre de la nouvelle grille des salaires et l'opération d'élaboration des statuts particuliers. Néanmoins, les tensions persistent toujours sur le front social. Les syndicats autonomes n'ont pas arrêté de dénoncer la nouvelle grille des salaires et quelques statuts particuliers, notamment ceux de l'éducation nationale, à travers des grèves. Aussi, les efforts consentis pour augmenter le pouvoir d'achat des travailleurs à travers l'augmentation des salaires et la politique de subvention des prix des produits de large consommation, n'ont pas donné de fruits face aux effets de la crise financière et au phénomène de la spéculation qui gangrène le marché algérien. Autre objectif du pacte économique et social, parmi les 12 objectifs inscris dans ce document, celui de booster l'économie nationale en tendant la main aux PME comme outil de création de richesse . Dans ce cadre, sur la base des indicateurs macro-économiques obtenus en 2007, notamment, la croissance du produit intérieur brut, on constate que la croissance a été de 3% globalement et de 6,3% hors hydrocarbures. Il a été confirmé que durant les deux dernières années, qu'il y a eu des améliorations sur le plan des résultats. A ce titre, les intervenants ont fortement salué le remboursement de la dette extérieure ainsi que l'intervention de l'Etat au titre de l'action sociale qui a dépassé, selon le ministre, les 1 000 milliards de dinars en 2008. Pour ce qui est de l'objectif qui a trait à la poursuite de la mise en œuvre de la politique des investissements, M. Tayeb Louh a indiqué que le flux des investissements a atteint les 8 000 milliards DA en 2008 et plusieurs projets sont inscrits dans divers secteurs. Cependant, la réalité des PME en Algérie est là pour déduire que celles-ci ne sont toujours pas en mesure d'affronter le défi de l'après- pétrole ni la concurrence extérieure, d'ailleurs. Il faut rappeler, dans ce contexte, que le patronat algérien s'est alarmé des effets de l'adhésion à la zone de libre-échange avec l'union européenne qui sera effective en 2012. C'est la même inquiétude qui a été affichée à la veille de l'entrée de l'Algérie à la zone arabe de libre-échange. En somme, dans un contexte de crise économique mondiale, et comme l'a si bien dit le chef de l'Etat à Ghardaïa, on est au temps des vaches maigres , alors il faut se mettre au travail. Les partenaires sociaux parlent d'économie patriotique M. Naït Abdelaziz, président de la CNPA, a souligné l'importance que revêt le pacte économique et social , qui a permis de constater une "avancée" pour les entreprises économiques et d'aboutir à un consensus favorisant l'économie patriotique. Auparavant, il avait demandé la révision de ce pacte qui n'a pas mis tenu ses engagement envers les PME. De son côté, la représentante de la CAP a mis l'accent sur la nécessité de conjuguer les efforts de telle manière à développer les entreprises et booster la productivité. Le représentant de la CIPA, M. Mehni, a souligné que la priorité réside dans la préservation de l'outil de travail. M. Habib Yousfi de la CGEA a fait remarquer que cette réunion confirme que le dialogue est permanent et constant avec le souci d'évaluer la démarche économique du gouvernement et les responsabilités des partenaires. Enfin, ils ont estimé que l'entreprise demeure le "principal moteur" de l'économie nationale dans la perspective d'édifier un "patriotisme économique". Du côté de l'UGTA , M. Abdelamadjid Sidi Saïd, a souligné qu'il est dans l'obligation morale de tout un chacun d'agir communément avec toutes les capacités et d'assumer les responsabilités et les engagements, afin d'aboutir à une économie patriotique. Selon lui , ce cadre de concertation permet à l'UGTA de soulever les préoccupations du monde du travail allant de l'amélioration du pouvoir d'achat à la préservation de l'emploi, à la modernisation de l'outil de travail et surtout à la pérennité des entreprises. Selon lui, ce pacte est "un acte de civisme, mais il est perfectible".Le ministre du Travail n'a pas manqué de préciser que cette première évaluation est appelée à être modifiée une fois disponibles les données économiques des deux derniers mois de l'année. Il a également indiqué que chacun des partenaires a eu une participation efficiente dans la concrétisation des objectifs tracés. Il y a lieu de souligner que les trois partenaire ont adopté le projet d'évaluation de ce pacte qui demeurera l'objet d'amendement jusqu'à la finalisation de toutes les données sociales et économiques de l'année 2008. A cet effet , M. Louh a indiqué que "le rapport final de cette rencontre sera publié mi-février". Il a ajouté qu'une autre réunion de la tripartite sera tenue pour évaluer la prochaine étape, avant l'évaluation finale de l'ensemble du pacte. En outre, il a appelé toutes les parties à oeuvrer à construire une économie hors hydrocarbures et diversifiée. Nacera C.