Le Trésor américain a annoncé vendredi que les sauvetages d'établissements financiers serait envisagé au cas par cas. Par ailleurs, le Trésor américain a confirmé, vendredi être en train de revoir sa décision d'accorder près de 400 millions de dollars de fonds à la banque City National, filiale du groupe californien City National. City National est parfois appelée "la banque des stars" en raison du nombre élevé de ses clients dans le secteur du spectacle. Le Trésor a l'obligation légale de présenter les lignes directrices pour les programmes qu'il met en place dans le cadre de son plan de 700 milliards de dollars destiné au sauvetage des banques (Tarp ou Troubled Asset Relief Program). Il est vrai que les élus du Congrès ont critiqué ces derniers temps le manque de transparence dans le processus de sélection des banques éligibles au plan en question. Beaucoup affirment que les banques mettent en réserve les fonds provenant du Tarp ou les utilisent pour des acquisitions au lieu de les consacrer à des prêts pour relancer la machine économique. Par exemple, les élus de l'Ohio se sont émus du refus essuyé par la banque de Cleveland National City qui demandait des fonds Tarp alors que le Trésor octroyait sept milliards de dollars à la banque de Pittsburgh PNC pour l'aider à racheter National City. L'affaire a été conclue mercredi. "Le Trésor choisit les gagnants et les perdants. Il a décidé que National City Bank, avec un passé de 163 ans à Cleveland, serait perdante", avait déclaré Dennis Kucinich, représentant démocrate de l'Ohio, dans un communiqué en novembre. Selon les indications données vendredi, le Trésor prévoit d'investir de façon ciblée et d'accorder sa garantie aux établissements financiers considérés comme "importants d'un point de vue systémique", c'est-à-dire dont la déstabilisation perturberait les marchés et porterait un coup à l'économie. "Cela confirme la doctrine du 'trop gros pour faire faillite' actuellement en vigueur", estime Gilbert Schwartz, associé chez Schwartz & Ballen à Washington et ancien juriste à la Réserve fédérale. "Compte tenu de l'absence de confiance dans les établissements financiers, cette politique est logique, de façon à ce qu'on n'ait pas une autre affaire similaire à la chute de Lehman", ajoute-t-il en référence au "tsunami financier" déclenché par la chute de la banque d'affaires à la mi-septembre. De ce fait, les banques de taille moyenne ne seront sans doute pas éligibles au Tarp selon lui. "Plus gros sera l'établissement, plus la probabilité de recevoir de l'aide sera forte", estime-t-il. Le Trésor a décidé le 23 novembre, d'investir 20 milliards de dollars supplémentaires en actions préférentielles Citigroup et de contribuer à garantir jusqu'à 306 milliards de dollars d'actifs risqués détenus par la banque. La capacité du Trésor à intervenir pour sauver les établissements de crédit en péril est limitée par la disponibilité des fonds dans la mesure où il a déjà alloué plus de la moitié de la première tranche de 350 milliards de dollars du Tarp. Le Congrès doit maintenant débloquer la seconde tranche. Les débats sur l'utilisation de ces fonds reprendront la semaine prochaine. En Europe, la banque autrichienne Medici a dû être placée ce vendredi, sous curatelle de l'Etat autrichien. La banque pourrait accuser une perte de 3,6 milliards de dollars à la suite de cette fraude Madoff de 50 milliards de dollars. La banque, détenue à 25% par Bank of Austria, filiale d'UniCredit, ne pourra donc plus prendre de décisions importantes sans l'aval de l'Etat. C'est la première fois depuis la révélation du scandale Madoff qu'un Etat est obligé d'intervenir pour secourir une banque. En outre, les chancelleries européennes semblent avoir pris la résolution, avec la nouvelle année qui commence, de prendre sérieusement en main les effets de la crise. C'est dans ce sens que la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy auront un entretien bilatéral jeudi prochain à Paris en marge d'un colloque sur la crise financière mondiale. La rencontre aura lieu en marge d'un colloque consacré à la crise financière mondiale, intitulé "Nouveau monde, nouveau capitalisme", qui sera présidé par Nicolas Sarkozy et l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair. Parmi les participants figureront, notamment, la chancelière, qui se rendra à Paris pour l'occasion, ainsi que d'autres représentants de gouvernements, de l'Union européenne et les prix Nobel d'économie Edmund Phelps (2006), Amartya Sen (1998) et Joseph Stiglitz (2001). Synthèse Isma B.