Les Bourses européennes respirent après une semaine de descente aux enfers. Cette «bouffée d'oxygène» est due, non pas à la perte de vitesse de la crise, mais simplement à l'adoption par les gouvernements d'une seule riposte, ont indiqué les agences. Les banques centrales, après les dernières décisions prises à Washington lors de la réunion du G7, ont annoncé l'une après l'autre des plans de sauvetage bancaire. Les pays de la zone euro ont ainsi commencé à détailler leurs plans d'action en faveur des banques. Ce qui a réanimé les différentes places boursières dans le monde, notamment en Europe. Londres gagnait, hier, 4,69%, Paris 6,08% et Francfort 5,74%. C'est le cas également de celles d'Amsterdam qui gagnait 5,32%, de Bruxelles 7,49%, de Madrid 6,52%, de Vienne 11,76% et la Bourse suisse 7,18%. Les Européens, adoptant un seul langage, ont tenu à répondre comme un seul homme en adoptant le même plan, c'est-à-dire soutenir les banques en difficulté. A Berlin, la chancelière Angela Merkel devait annoncer hier un plan de sauvetage bancaire d'un montant attendu de 470 milliards d'euros. La Royal Bank of Scotland (RBS), elle aussi, a annoncé dans la foulée qu'elle allait lever 20 milliards de livres (25 milliards d'euros). Londres, quant à elle, va investir jusqu'à 37 milliards de livres (47 milliards d'euros) dans les banques RBS, HBOS et Lloyds TSB et pourrait devenir leur principal actionnaire. La France a décidé d'apporter une garantie «payante» des prêts interbancaires jusqu'à 320 milliards d'euros et de consacrer jusqu'à 40 milliards à la recapitalisation des banques en difficulté. Le gouvernement espagnol a annoncé hier qu'il allait garantir les prêts interbancaires jusqu'à 100 milliards d'euros pour 2008. La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé, hier également, une action concertée de plusieurs instituts d'émission -BCE, Banque d'Angleterre et Banque nationale suisse, auxquelles pourrait s'associer la Banque du Japon- pour alimenter les marchés en dollars pour des montants illimités. Ce rebond des Bourses a été aussi enregistré également en Asie. Les marchés, dans cette région du monde, qui dépend à grande échelle des pays occidentaux, ont rebondi, après une semaine noire. La Bourse de Hong-Kong a clôturé sur un bond de 10,2%, la Bourse chinoise de Shanghai a gagné 3,65%, Sydney 5,55% et Séoul 3,79%. En revanche, Wellington a perdu 0,82% et Taipei 2,15%. A Tokyo, après le krach historique de la semaine dernière (-9,62% vendredi et -24,33% sur la semaine), la Bourse était fermée pour cause de jour férié. La même tendance a été enregistrée dans le Golfe. Les Bourses ont ouvert nettement à la hausse, celle de Riyad, la plus importante du monde arabe, gagnant 5,4% à l'ouverture. Il semble que les assurances des gouvernements ont eu raison de la dernière débâcle. Les institutions de Bretton Woods, qui saluaient dimanche dernier cette riposte coordonnée, ont cependant demandé de ne pas oublier les pays pauvres. Parallèlement, le président américain George W. Bush a de son côté promis de nouvelles mesures pour apaiser les «troubles des marchés financiers». «Chacun d'entre nous va continuer à prendre des mesures responsables et décisives pour restaurer le crédit et la stabilité et retrouver une croissance vigoureuse», a assuré hier M. Bush. Le Trésor américain a ainsi annoncé qu'il était en train de «mettre sur pied un programme d'achat d'actions dans une large gamme d'institutions financières». Selon la chaîne d'informations financières CNBC, Washington prépare en outre un plan de garantie interbancaire, à l'image de celui mis en place en Europe. S. B.