A mesure que la réunion de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep) approche, les craintes concernant la stabilité du marché pétrolier se font plus pressantes. Même si les cours du baril se redressaient hier sur les marchés pétroliers, il n'en demeure pas moins que pour de nombreux observateurs du marché cette situation reste bien précaire, étant donné que les cours du pétrole restent déconnectés de leurs fondamentaux et ne trouvent pour seul soutien qu'un semblant de redressement sur les marchés boursiers. Ces questions constitueront certainement l'essentiel des discussions entre le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, et le secrétaire général de l'Opep, Abdellah El Badri, lequel effectuera, à partir d'aujourd'hui, une visite de travail en Algérie de plusieurs jours. Il faut savoir que cette visite intervient à un mois de la réunion du Cartel prévue le 28 mai prochain à Vienne, et au cours de laquelle l'Opep devra trancher une nouvelle fois la question des quotas de production. Si jusqu'à ces derniers jours on semblait s'acheminer vers un maintien des quotas, tout porte à croire que l'Opep pourrait fort bien opter pour une nouvelle coupe dans la production. Rappelons, dans ce contexte, qu'après avoir estimé, au début du mois en cours, que l'Opep pouvait maintenir son quota de production à sa prochaine réunion au cas où l'économie mondiale se redresse, M. Khelil a indiqué dernièrement que l'Opep pourrait très bien ajuster son offre. En effet, c'est à Oran que le ministre avait déclaré, la semaine dernière, que si l'Opep ne réajuste pas l'offre, les producteurs prendraient de gros risques. "Vu la conjoncture, on ne peut pas prendre de tels risques", avait-il déclaré. Il faut savoir que les dernières prévisions sur la demande ne poussent pas à l'optimisme. En effet, l'Opep estime que la demande diminuera de 1,37 million de barils par jour (bpj) en 2009, à 84,2 millions bpj en moyenne. Avant l'Opep, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) et l'Administration des Etats-Unis d'information sur l'énergie (EIA) avaient, elles aussi, revu leurs prévisions à la baisse. Notons aussi que l'Iran a annoncé jeudi qu'il soutiendra, à certaines conditions, une réduction de la production pétrolière de l'Opep. Ainsi le représentant iranien à l'Opep, Seyyed Mohammad-Ali Khatibi, a estimé que "s'il y a un surapprovisionnement du pétrole (sur le marché), la réduction de la production sera examinée". Il a affirmé que l'Opep était déjà préoccupée au sujet du surapprovisionnement du marché, qui oscille entre 500.000 et 1 million de barils par jour, par certains producteurs du brut non- membres de l'organisation. Toutefois, les études montrent que le surapprovisionnement baissera à zéro, a-t-il affirmé. Selon le représentant iranien à l'Opep, comme le prix du brut de 50 dollars le baril par jour n'est pas adapté à l'actuelle situation économique mondiale, l'Iran souhaite que le prix atteigne 75 à 80 dollars. Pour ce qui est de la situation du marché notons que les prix du pétrole progressaient nettement, hier, à l'ouverture à New York, tirés vers le haut par l'affaiblissement de la monnaie américaine, qui rend les matières premières plus attractives. Vers 13h05 GMT (15H05 HEC), sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en juin s'échangeait à 51,07 dollars, en hausse de 1,54 dollar par rapport à son cours de clôture de jeudi. Samira G.