Le carnage de la bande de Ghaza par la machine de guerre israélienne a mis le projet de l'Union pour la Méditerranée (UPM) en jeu. En effet, l'Algérie qui a répondu prudemment quant à l'adhésion ou non à ce projet, continue toujours de poser des questions, notamment sur son fonctionnement et ses véritables objectifs. Une question pertinente se pose : peut-on construire une paix avec un Etat hors-la-loi, avec un Etat qui massacre des civils ?. Encore une fois, le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci, a affirmé, lors d'une rencontre avec les associations nationales représentant la société civile, que les massacres perpétrés contre les Palestiniens de Ghaza auront probablement des incidences négatives sur le projet de l'UPM. Pour le ministre les dépassements de l'armée sioniste " influencent sur la fonctionnalité de tout l'appareillage de l'Union pour la Méditerranée. Désormais, l'Algérie présentera des propositions lorsque l'occasion se présentera sur le mode de fonctionnement de l'UPM "donner notre point de vue sur les conditions dans lesquelles cette Union devrait fonctionnée" a affirmé le ministre. Dans ce sens, la diplomatie algérienne "n'a pas attendu les évènements de Ghaza pour exprimer son point de vue sur un certain nombre de volets qui concernent l'UPM", rappelant à ce titre que lors de la réunion de Marseille l'Algérie a exprimé un point de vue très clair, à savoir que l'UPM n'est pas une enceinte politique mais plutôt une enceinte qui doit régler les problèmes de développement de la région. Medelci a réaffirmé qu'"à Marseille, il y a eu une dérive qui a conduit à la constitution d'un secrétariat général lourd et politique, mais la décision n'est pas prise encore". Par ailleurs, l'Algérie a critiqué auparavant le caractère politique du secrétariat de l'Union pour la Méditerranée (UPM) . Tout en affirmant que les rôles au sein du secrétariat de l'UPM ont été généreusement répartis. Dans un entretien à la Radio internationale algérienne, le chef de la diplomatie algérienne a expliqué qu'"au lieu d'un secrétariat technique et compte tenu du choix des pays, on s'est retrouvé avec un secrétariat politique". Dans ce contexte, au lieu d'un secrétariat léger et technique tel que décidé au sommet de Paris, qui a donné naissance en juillet dernier à l'UPM, la réunion de Marseille a décidé d'un secrétariat composé de sept secrétaires généraux adjoints. A noter que deux de ces postes ont été attribués à l'Autorité palestinienne et Israël. En outre, le ministre des Affaires étrangères a déploré que le secrétaire général de l'Organisation ne soit pas encore désigné , alors que la déclaration de Paris prévoyait qu'il serait opérationnel au 1er janvier 2009. Face à multiples déclarations du ministre des affaires étrangères, l'Algérie peut-elle se distinguer par une décision historique en se retirant de l'UPM ? à noter, que lorsque l'initiateur de l'UPM, Nicolas Sarkozy, avait lancé son initiative en conviant les autres Etats méditerranéens à la cautionner, l'Algérie avait exprimé ses réserves en raison de la présence d'Israël. Hamid Si Salem