Le président du Conseil national économique et social, Mohamed Seghir Babès, a estimé récemment à Bruxelles, que l'Union pour la Méditerranée est en panne. «La mécanique de l'UPM était plombée du fait de l'absence de conditions de sa faisabilité, puisque les objectifs et les finalités de paix, sécurité et stabilité à l'intérieur de cet espace sont loin d'être réunis parce que entre-temps, il y a eu Ghaza», a déclaré M.Babès devant ses pairs lors de sa dernière visite à Bruxelles. L'importance de la coopération Sud-Sud est l'autre point évoqué par le président du Cnes avec ses homologues européens. «Un des éléments de la cohérence et de la logique était de dire qu'une vraie coopération Nord-Sud passait d'abord par une coopération Sud-Sud, et que le Cnes algérien était fortement impliqué dans le processus», a-t-il ajouté. Sur ce point, l'Algérie a toujours dénoncé le manque de visibilité dans le projet de Nicolas Sarkozy. Présentée comme une remise en cause voilée du processus de Barcelone, l'Union pour la Méditerranée est souvent considérée comme un projet trop français, visant avant tout à servir les intérêts de la France. M.Westerhoff, un diplomate allemand, estime que l'initiative française vise à diviser l'Union européenne. «Nous avons eu l'occasion, lors de la dernière réunion des 5+5, tenue récemment à Cordoue en Espagne, d'évoquer plusieurs sujets, celui de l'UPM en particulier, sous l'angle politique marqué par la douleur de l'agression israélienne sur Ghaza et qui n'encourage pas certainement la reprise de la discussion sans que beaucoup de choses ne soient clarifiées», a déclaré, à l'APS, M.Medelci en marge d'une rencontre sur les préparatifs du Festival culturel panafricain en mai dernier à Alger. Medelci avait affirmé auparavant que le projet du président français «comporte beaucoup d'ambiguïtés, mais il y a encore beaucoup de choses à clarifier». Toutefois, tous les analystes s'accordent à estimer que le processus de Barcelone n'a pas répondu, peu ou prou, aux attentes, notamment, des peuples du Sud de la Méditerranée. Aux crispations récentes des relations algéro-françaises, s'ajoute le peu d'enthousiasme qu'ont manifesté pour ce projet, des Etats aussi bien du Nord que du Sud de la Méditerranée. Il y a aussi la crise financière et économique et l'agression israélienne contre la bande de Ghaza. Le seul résultat auquel on est parvenu, reste le maintien entre les pays membres d'un certain nombre de rencontres et de rendez-vous limités à des concertations d'ordre technique. Par ailleurs, le rôle de la société civile dans la construction de l'Union pour la Méditerranée (UPM) sera débattu prochainement à Alger, selon M.Babès. En effet, le Conseil national économique et social (Cnes) abritera le groupe de réflexion qui sera chargé de définir les contours et les objectifs de l'instance consultative.