Les eurodéputés ont adopté, hier, une nouvelle réglementation sur les pesticides, réglementation qui ouvre la voie à l'interdiction dans l'Union européenne d'une vingtaine de pesticides parmi les plus dangereux utilisés dans les herbicides, fongicides et insecticides. Deux fongicides “le Carbendazim et le Dinocap” seront interdits dès 2009, mais les dernières autorisations pour certains produits aux effets perturbateurs sur le système endocrinien n'expireront pas avant 2018. Le vote des eurodéputés facilite aussi les procédures d'autorisations des produits phytosanitaires dans l'UE en posant le principe de la reconnaissance mutuelle des produits autorisés au sein de trois zones de l'UE (nord, sud et centre). " Malgré les pressions et les allégations ridicules de l'agro-industrie qui évoquait des risques de famine si ce compromis était adopté en l'état et l'ultime effort fait par certains élus conservateurs et pro-industrie visant à faire capoter la nouvelle législation pesticides, le Parlement européen a su adopter des textes qui contiennent des avancées notables. Ce texte constitue une première notamment en instaurant des critères visant à exclure les pesticides les plus dangereux. Cependant, il faudra encore batailler ferme pour que la définition des perturbateurs endocriniens soit prise rapidement et de manière la plus stricte possible. Nous regrettons aussi que l'UE soit désormais divisée en trois zones, ce qui permettra la mise sur le marché de plus de produits et de matières active dans certains pays de l'UE qui avaient choisi d'exclure certains pesticides pour des raisons sanitaires et environnementales. Après presque trois ans de discussions, l'UE a adopté une législation visant à éliminer les substances cancérogènes, mutagènes et neurotoxiques les plus préoccupantes" et qui assurera "une plus grande protection des abeilles en Europe", se félicite le Mouvement pour le droit et le respect des générations futures (MDRGF) dans un communiqué. Le "paquet pesticides" adopté hier par le Parlement européen permet de se débarrasser des produits les plus dangereux, mais omet certaines restrictions notamment en milieu urbain et au profit des résidents des zones agricoles, estime le MDRGF. L'association regrette en revanche que les débats aient dilué certaines restrictions initialement imposées à des produits susceptibles de "conséquences neurologiques et immunologiques graves pour le développement prénatal des enfants". Le MDRGF déplore l'absence de "mesure forte pour protéger les résidents des milieux agricoles exposés aux pulvérisations de pesticides", de "zone tampon" près des cours d'eau et d'interdiction "pure et simple" de l'usage des pesticides en milieu urbain. "Ce texte constitue une première en instaurant des critères visant à exclure les pesticides les plus dangereux. Cependant, il faudra encore batailler ferme pour que la définition des perturbateurs endocriniens soit prise rapidement et de manière la plus stricte possible", explique-t-on. a noter par ailleurs qu' une expertise scientifique collective europeéenne en charge de l'agriculture et de l'environnement, a permis de dresser un état des lieux des connaissances sur lesquelles pourraient se fonder des actions visant à réduire le niveau actuel d'utilisation des pesticides et leurs impacts environnementaux. L'expertise scientifique ne porte que sur les usages agricoles des pesticides, et exclut les aspects relatifs à la santé humaine. Elle consiste en une analyse des publications scientifiques mondiales, visant à extraire, discuter et assembler les éléments pertinents pour éclairer les questions posées par les commanditaires. Elle aboutit à la production d'un rapport d'expertise et d'un document de synthèse. Dalila B.