Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a appelé les pays arabes à participer "pleinement" à l'identification des ripostes aux défis posés par la crise financière internationale, à rechercher d'autres modèles de consommation énergétique, à faire face au changement climatique, la mise en place d'un ensemble régional crédible et cohérent dans la perspective d'impulser les échanges et les investissements interarabes.C'est en somme, les défis globaux les plus importants que le chef de l'Etat a mis en évidence au cours d'un discours à l'occasion des travaux, à huis clos, du Sommet arabe économique et de développement social, tenu à Koweït lundi et mardi. Pour ce qui est de la crise financière, M. Abdelaziz Bouteflika a indiqué qu'"il est essentiel que les pays arabes participent pleinement à l'identification des ripostes internationales aux défis posés par cette crise et, en particulier, à la négociation de la future architecture monétaire et financière internationale". "La crise financière, dont les effets néfastes se propagent rapidement à l'économie réelle, et dont on commence à percevoir les retombées sur nos exportations, les flux d'investissements étrangers directs, les recettes touristiques ou les remises des travailleurs émigrés, est une crise de la dérégulation et de la faiblesse de la gouvernance financière internationale", a-t-il ajouté. Signalant que la crise de l'énergie, due essentiellement à l'épuisement progressif des énergies fossiles, le chef de l'Etat somme la communauté internationale de rechercher d'autres modèles de consommation énergétique par l'introduction progressive des énergies renouvelables préservant l'environnement et à un coût assurant un développement économique suffisant. Selon lui, les pays arabes doivent se préparer à faire face, de manière solidaire, au défi des énergies renouvelables et leurs atouts ne sont pas négligeables en la matière, notamment pour ce qui est de l'énergie solaire. Concernant le défi des changements climatiques, assurément l'un des plus cruciaux que doit affronter la planète au cours de ce siècle, le président de la République a signalé que "la région arabe devrait être, selon les experts, parmi les régions du monde qui seront affectées par le phénomène des changements climatiques. Il est essentiel que nos pays affrontent de manière coordonnée et solidaire ce défi, et définissent ensemble une position commune dans les négociations engagées par la communauté internationale pour faire face à ce phénomène". Pour assurer la sécurité alimentaire et réduire ainsi la pauvreté, le chef de l'Etat a appelé les pays arabes à la mise en œuvre d'une stratégie agricole régionale permettant d'exploiter tout le potentiel de terres arables, en particulier dans les pays souffrants. "Les ressources financières, la technologie et le savoir-faire pour le succès d'une telle entreprise existent dans notre région. Une telle stratégie devrait être, cependant, soutenue par la conjonction de nos efforts dans l'arène internationale en vue notamment d'une conclusion heureuse du cycle de négociations commerciales de Doha accordant un rang de priorité élevé à l'agriculture". Aux dires de M. Abdelaziz Bouteflika, "les potentialités importantes que recèlent nos pays constituent des atouts précieux pour l'édification d'un ensemble solide et crédible permettant de mieux résister aux retombées négatives de la mondialisation, mais également de satisfaire les aspirations de nos peuples à un devenir commun conforme à leur héritage historique et civilisationnel". Pour cela, poursuit-il, "une démarche déterminée et rationnelle, adossée à des mécanismes de suivi et de financement efficaces, sera sans doute nécessaire à toutes les étapes de ce processus afin de ne pas hypothéquer les chances de succès de ce projet crucial pour notre nation. Notre intégration réussie à l'économie mondiale et notre inscription parmi les acteurs importants d'un monde en perpétuelle mutation sont à ce prix". Dans le même contexte, le président de la République a insisté sur la constitution d'un ensemble régional crédible et cohérent. "Notre héritage historique et civilisationnel commun, la continuité géographique qui caractérise nos pays et l'emplacement stratégique de la région arabe, l'abondance des ressources humaines et naturelles, en particulier l'énergie, la disponibilité de ressources financières et les mécanismes institutionnels mis en place depuis plus d'un demi-siècle autour de la Ligue des Etats arabes, autant que la volonté politique de plus en plus affirmée des dirigeants arabes, constituent des atouts qui rendent possible la réalisation de cet objectif dans un avenir raisonnable". Et d'ajouter qu'"un tel ensemble requiert enfin la mise en œuvre de quelques grands projets arabes structurants". En outre, le chef de l'Etat a appelé à l'accroissement des échanges interarabes qui, selon lui, se situent qu'à 13 % du commerce total malgré les complémentarités nombreuses existant entre les économies. Dans ce contexte, M. Abdelaziz Bouteflika, a annoncé la finalisation de l'Algérie, le mois dernier, de l'ensemble des procédures relatives à son adhésion à la zone arabe de libre-échange. Au-delà du commerce, les investissements interarabes recèlent un potentiel considérable pour le développement des économies arabes et la création de richesses. "La part des entreprises associant des capitaux arabes entre eux, bien qu'elle ait enregistré récemment un essor remarquable, reste encore faible", a-t-il signalé. Quant au développement humain, le chef de l'Etat a estimé que ce volet est encore parmi les plus faibles de la planète, notamment pour les aspects relatifs à l'éducation, à la santé ou à la participation de la femme au développement. De même, le taux moyen de pénétration des technologies de l'information et de la communication reste modeste dans la région arabe. "Je suis persuadé qu'une amélioration suffisante de nos performances dans ces domaines, qui reflètent en dernière analyse le bien-être de nos populations, représente non seulement l'objectif ultime de nos politiques et de nos efforts, mais également une condition indispensable à la modernisation économique et sociale de nos pays", a indiqué le président de la République. M. H.