Vingt-sept pour cent des travailleurs algériens salariés ne sont pas déclarés ". Le ministre du Travail et de la Sécurité, sociale, se voulant rassurant, accorde tout le crédit à ce résultat constaté par ses services et ne semble pas, pour autant, en être trop alarmé. " Ce taux atteint jusqu'à 40 % dans les pays les plus industrialisés ", souligne-t-il. " On a un organisme officiel qui effectue annuellement des enquêtes et l'ONS, en l'occurrence, qui fournit une connaissance du monde du travail concernant, la force active et le nombre des salariés. Comparés au nombre des travailleurs déclarés aux services de la CNAS, il est ainsi aisé de faire ressortir le nombre des non déclarés ", explique Louh qui a tenu balayer les suspicions qui suivent la publication de ce genre de données. A l'occasion du regroupement national de l'encadrement des inspections du travail, organisé, hier, au siège de son département ministériel, M. Tayeb Louh a présenté un état des lieux exhaustif des activités de cette instance de contrôle qui permettra de tirer les enseignements et agir en fonction. Ainsi l'année 2006, aura été marquée par la mise en place de la nouvelle Inspection du travail. Les services décentralisés de cette instance ont réalisé 82 010 descentes d'inspection dans les lieux de travail, ayant nécessité l'établissement de 63 079 procès verbaux, suite aux constats de non-respect de la législation du travail. 20 000 travailleurs ont été recrutés sans le respect des procédures en vigueur, à des degrés différents, bien entendu. Par ailleurs, souligne M. Tayeb Louh, 1910 actes, ont été rédigés dans 896 entreprises employant des étrangers, concernent les infractions commises à l'égard des conditions du travail ou procédures de recrutement de cette frange de travailleurs. En 2006, 38 147 requêtes individuelles ont été traitées par les inspections du travail, 3 509 ont été réglées définitivement. M. Tayeb Louh a insisté hier, lors de ce regroupement, sur le constat faisant ressortir une évolution du monde du travail vers le dialogue social, s'expliquant selon lui, par la volonté des partenaires sociaux à régler les conflits dans le cadre de la réglementation en vigueur, d'une part, et par les efforts engagés par l'Etat à tous les niveau d'autre part. Il est également question, des engagements tenus par les uns et les autres à promouvoir la paix sociale dans le cadre du pacte économique et social. Résultat : une baisse très significative du nombre de grèves. 10 débrayages d'envergure nationale ont eut lieu cette année contre 23 en 2005. M. Louh ", affirmera d'ailleurs être convaincu que "le climat au sein du monde du travail connaîtra une plus grande amélioration à la faveur de la consécration du dialogue social et du pacte économique et social ainsi que l'entrée en vigueur de l'augmentation des salaires". " Grâce à de considérables efforts déployés depuis 04 ans, nous sommes, aujourd'hui, parvenus à maîtriser les données chiffrées et les statistiques, mieux que jamais ", déclare Louh à cette occasion qui, évoquant le rôle des inspecteurs du travail, dira que ces derniers doivent avoir en leur possession " tous les renseignements donnés relevant des aspects économiques et sociaux des activités des unités économiques dans un territoire précis". " Vous êtes les plus proches des réalités du terrain ", ajoute-t-il. Toutes les informations sont vitales. Elles permettent une lisibilité de la situation et la pertinence de la stratégie à mettre en œuvre. En Algérie, énumère le ministre du Travail, les organismes qui emploient moins de 20 travailleurs ont atteint 173 800 en 2006. Ils étaient 160 000 en 2005. Le nombre des entreprises employant entre 20 et 100 travailleurs a progressé de 4500 unités, en 2005 à 4862 en 2006. De même pour celles ayant recruté 100 travailleurs et plus et qui a évolué de 10 776 entreprises en 2005 à 11 834 en 2006. C'est sur la base de ces données, que M. Louh relève le constat suivant : les non-déclarations sévissent particulièrement dans les unités faisant employer moins de 20 travailleurs. La question reste donc en suspend. Le ministre a instruit l'inspections du Travail de constituer un groupe, composé de spécialistes, pour étudier ce cas et de rendre les résultats, dans un délai n'excédant pas trois mois. Temps suffisant pour accomplir la tâche et permettre, si besoin est, de tenir compte des résultats qui en seraient tirés lors de la rédaction du nouveau code du travail.