Le recul des matières premières agricoles s'inscrit dans une tendance baissière à l'exception du sucre qui amorce un rebond. Pour les métaux de base c'est la descente aux enfers. Le prix du blé reculait, vendredi à la mi-journée, sur un marché à terme européen (Euronext), qui sans orientation fondamentale, se contentait de suivre le marché américain, ont indiqué les opérateurs. Les prix du blé et du maïs se sont repliés, jeudi, sur un marché à terme américain (CBoT), après l'annonce de conditions climatiques plus favorables aux cultures en Argentine. Cette même tendance baissière devrait se confirmer cet après-midi en ouverture de séance, dans le sillage des échanges sur la séance électronique continue (e-CBoT). Le Comité de gestion en charge des céréales à Bruxelles a octroyé cette semaine des certificats à l'export pour 337'000 tonnes, dont 160'000 tonnes d'origine française. Depuis le début de la campagne commerciale, les certificats à l'export ont été octroyés pour un volume de 12,4 millions de tonnes (Mt) contre 3,54 Mt l'an passé à la même époque. Par ailleurs, les mises à l'intervention ont porté sur 34'382 tonnes de céréales. Le volume total offert depuis le début de la campagne s'établit à 700'236 tonnes, en maïs et orge principalement d'origine d'Europe de l'Est. Vendredi à mi-journée, sur l'Euronext, le prix du blé cédait de 1 à 1,25 euro, dans un volume d'affaires restreint puisque moins de 220 lots avaient été négociés. L'échéance rapprochée de mars cédait 1,25 euro à 148 EUR/t. Le marché du maïs était lui aussi baissier, dans un volume d'échanges toutefois peu significatif (55 lots). L'échéance de mars cédait 0,50 euro à 134,25 euros. Sur un marché physique (gré à gré) qui tournait au ralenti en l'absence de ses principaux intervenants, la tonne de blé standard à Rouen s'effritait de 1 euro tandis que l'orge restait stable sur une valeur nominale de 110 EUR/t. Sur le Rhin, la tonne de maïs perdait 1 euro sur une valeur nominale de 129 EUR/t (fob). Pour ce qui est du Sucre, la reprise des prix pourrait en effet être catalysée par l'estimation de l'organisation mondiale du sucre qui anticipe une baisse de -3.8 % de la production mondiale en 2009 et ce, alors que la demande est attendue en hausse de +2.4%. De plus, en ces temps de crise et de durcissement des autorisations de crédit, l'offre proposée par les exploitants est limitée, et milite en faveur d'un soutien des cours du sucre. Techniquement, les prix se sont stabilisés sur la zone des 295 cents de dollar par livre avant de repartir au-delà des moyennes mobiles journalières. Par ailleurs, les prix des métaux de base échangés au London Metal Exchange (LME) ont évolué en baisse cette semaine, le cuivre tombant au plus bas depuis le début de l'année tandis que l'aluminium connaissait des chutes à un niveau plus connu depuis plus de six ans. Le marché semblait toujours inquiet des mauvaises nouvelles, qui ont continué à tomber, avec notamment l'annonce que la croissance de l'économie chinoise était repassée sous la barre des 10% en 2008, pour la première fois en six ans, après avoir brutalement freiné au quatrième trimestre, à son tour victime de la crise. "La semaine a été dominée par des augmentations de stocks au LME, ceux d'aluminium atteignant un niveau record. Sur l'ensemble du complexe, le cuivre apparaît comme le plus vulnérable dans la mesure où il n'a pas encore expérimenté des baisses sous le prix de production, comme l'ont vécu l'aluminium, le nickel ou le zinc" commentait en outre Adam Sieminski, de Deutsche Bank. Les cours du cuivre ont connu une semaine difficile, tombant vendredi à 3.070 dollars la tonne, un plus bas depuis le 2 janvier. Le marché du cuivre a présenté un excédent en octobre 2008, de même que sur les dix premiers mois de l'année, selon des chiffres publiés mardi par le Groupe international d'étude du cuivre (ICSG) dans son bulletin de janvier. Selon l'ICSG, le marché a enregistré un surplus de production d'environ 50'000 tonnes en octobre, se ramenant à 28'000 tonnes en données corrigées des variations saisonnières. "Sur cette période (janvier-octobre 2008), la Chine a mené la consommation mondiale de cuivre, avec une croissance de 12,7% de sa consommation, ajoutant plus d'un demi-million de tonnes" à la consommation mondiale de métal rouge, précise l'institut. Or, au vu des dernières statistiques, la demande chinoise pourrait commencer à faiblir alors que la demande reste déprimée dans les trois autres grands marchés que sont l'Union européenne des 15, le Japon, et les Etats-Unis. L'aluminium a été encore une fois le grand perdant de la semaine. Il a perdu 12% de sa valeur, revenant vendredi à 1320 dollars, un plus bas depuis octobre 2002. La production mondiale d'aluminium s'est légèrement reprise en décembre, s'affichant à 3,076 millions de tonnes, selon les chiffres de l'Institut international de l'aluminium (IAI), tandis que les stocks continuaient de gonfler, selon Edward Meir, de MF Global. Selon lui, l'aluminium se rapproche dangereusement de la barre des 1300 dollars la tonne. "La production semble ne pas diminuer assez vite pour compenser la baisse de la demande" ajoutait l'analyste. Le plomb a pour sa part accentué son mouvement de baisse entamé depuis deux semaines et a touché, comme le cuivre, un plus bas depuis le 2 janvier, cotant jeudi à 1050 dollars la tonne. L'ETAIN a suivi ce mouvement de recul et est tombé à 10'700 dollars lundi, un plus bas depuis, également, le 2 janvier. Seuls le nickel et le zinc ont finalement réussi à finir la semaine en hausse. Ce dernier s'est cependant affaissé en cours de semaine à 1091 dollars, un plus bas depuis le 19 décembre. Synthèse R.T.M.