La création d'un observatoire de wilaya pour "contrôler et lutter contre la pauvreté" figure parmi les recommandations dégagées à l'issue d'une journée d'étude et de réflexion sur le "travail des enfants" tenue à Jijel. La nécessité de lutter contre la pauvreté et la marginalisation des enfants, en créant des postes d'emploi afin d'améliorer les conditions de vie des familles démunies, en incitant les parents à scolariser leurs enfants, en prémunissant ces derniers contre l'exploitation et en mettant sur pied une cellule de réflexion en coordination avec d'autres secteurs font également partie des recommandations de cette rencontre. Celle-ci a notamment permis de cerner le problème du travail des enfants qui constitue, selon les organisateurs, "une participation de personnes mineures à des activités à finalité économique et s'apparentant, à des degrés divers, à l'exercice d'une profession par les adultes". Des associations dont les activités sont liées aux problèmes de la jeunesse, des structures relevant de l'action sociale ainsi que des responsables locaux ont assisté à cette rencontre dont l'ouverture mardi a été marquée par une intervention de la directrice de l'action sociale qui a situé l'importance du thème à l'ordre du jour et rappelé l'adhésion de l'Algérie aux traités et aux conventions internationales relatives à la protection et à la sauvegarde de l'enfance. Fadéla Sissaoui, chef de département de sociologie à l'université Mohamed Seddik Benyahia de Jijel a fait, lors d'une conférence, l'historique du travail des enfants qui, a-t-elle souligné, "remonte à la nuit des temps". Elle a abordé, dans ce contexte, "les retombées sociales, culturelles et économiques de ce phénomène le plus souvent présent à grande échelle dans de nombreux pays". Selon cette universitaire, l'agriculture, l'industrie, la construction, le secteur informel, les activités domestiques, ainsi que certaines autres "pires formes de travail" sont les créneaux qui "absorbent" ces jeunes innocents en raison de causes socio-économiques (pauvreté, analphabétisme, faible scolarisation, échec scolaire, vulnérabilité, politiques sociales, notamment). Dans les pays en développement ou émergents, l'incidence du travail des enfants reste encore assez élevée, selon Mme Sissaoui qui a rappelé que des enfants, plus vulnérables, sont enrôlés comme soldats dans des conflits. Il y aurait environ 300.000 enfants soldats dans le monde impliqués dans une trentaine de conflits, a relevé cette universitaire. Zoheir Beghoul, de l'université Ferhat Abbas de Sétif, a expliqué la relation entre l'enfant et le travail, passant en revue la législation algérienne et internationale en la matière, tandis que d'autres communications ont porté sur "le rôle de l'inspection du travail dans la lutte contre le travail des enfants", "la protection juridique des enfants en conformité avec les conventions de l'ONU", "problèmes et solutions face au phénomène du travail des enfants". S'agissant de la wilaya de Jijel, seulement quinze cas de jeunes enfants travailleurs ont été recensés en 2007 par l'inspection du travail au cours de ses 150 inspections de contrôle, ont révélé de leur côté, les responsables de cette structure. R.T