La politique du gouvernement en matière de fiscalité dans l'objectif d'encourager l'investissement sur le marché national, la réforme financière et, dans son sillage l'avenir de l'ouverture du capital des deux banques publiques le CPA et la BDL, la problématique de maîtrise de l'inflation et des dépenses publiques ainsi que les perspectives de l'économie nationale à l'ombre de la crise qui bouleverse actuellement la finance mondiale tout comme la dépression qui frappe le marché du brut, sont autant de points que le ministre des Finances, Karim Djoudi, a évoqué, lors d'une interview qu'il a accordé au quotidien Liberté. De prime abord, le ministre affirmera que le processus de privatisation qui devait toucher le Crédit populaire d'Algérie et la Banque de développement local ne sont pas à l'ordre du jour. "La réforme financière est mise en œuvre à partir d'une feuille de route établie en 2004. Elle fait intervenir un certain nombre d'objectifs : une meilleure gouvernance des banques publiques à travers notamment les contrats de performance, la création de comité d'audit au sein des banques et la spécialisation des banques ; améliorer le financement de l'économie à travers, notamment, le capital investissement ; la mise en place d'un système de paiement moderne permettant de traiter les opérations de façon beaucoup plus rapide et plus sûre, (virements, encaissement de chèques), l'élargissement de l'activité assurances, le renforcement du contrôle dans cette branche ", a déclaré le grand argentier du pays tout en précisant qu'"on a arrêté le processus engagé par le CPA en raison de la crise financière mondiale. Il y a un manque de confiance entre les opérateurs de la sphère bancaire. Il est difficile dans ce type de situations d'avoir une visibilité. Nous avons adopté une politique de prudence. La privatisation du CPA et de la BDL n'est pas d'actualité. L'opération de privatisation enclenchée a, toutefois obligé le CPA à mettre en avant ses insuffisances et à se mettre à niveau". Concernant la maîtrise des dépenses publiques, le ministre citera les deux programmes d'investissements publics (2001-2004 et 2005-2009) que le gouvernement a engagés. "La nécessité de rationaliser les dépenses publiques s'est fait sentir. Ce que nous avons fait aujourd'hui, c'est de programmer les investissements sur plusieurs années. Le budget de l'Etat sera pluriannuel avec fixation des objectifs et des échéances". Dans cette perspective il y a la réforme budgétaire qui se fait sentir. "On est en train d'évaluer les dépenses (…). Depuis 2007, la Cned effectue une évaluation, effectue un travail de suivi et relève les insuffisances dans la conduite des projets. On a élargi le champ de compétences de l'Inspection générale des finances (IGF). Le contrôle de l'IGF, limité auparavant aux organismes publics s'étend aux entreprises publiques (...)", a rappelé M. Djoudi. Evoquant la conjoncture internationale, le ministre exclut la thèse selon laquelle l'Algérie est sérieusement exposée à cette crise. Même le recul des cours du pétrole sur le marché international n'aura pas un impact immédiat sur la situation financière du pays. "Le fonds de régulation à fin décembre 2008, rappellera Karim Djoudi, enregistre un montant de 4 300 milliards de dinars. Cela nous donne, sur la base d'un prix moyen du pétrole, une visibilité sur trois ans et demi. Le fonds de régulation et la bonne liquidité dans les banques nous permettent de conduire le programme d'investissements publics sans aucune difficulté (de financer aisément le prochain plan quinquennal 2009-2013)." M. Amani