La transparence, la rationalité et la rigueur se présentent comme des facteurs incontournables pour une meilleure gestion des dépenses publiques. Tous les pays ayant réussi la transition vers l'économie de marché, à travers le monde, se sont imposés ces paramètres. Tels sont les constats faits, hier à Alger, à l'occasion du forum sur la maîtrise des dépenses budgétaires organisé par le ministère des Finances. Plusieurs expériences ont été présentées à cet effet par des experts ayant pris part à cette rencontre. C'est ainsi que l'expert polonais, Hartmut Kramer, a présenté l'expérience de son pays en défendant qu'"une gestion saine et rigoureuse des dépenses est à même d'améliorer considérablement les performances économiques d'un Etat". Pour ce dernier, "il y a des pays où les réformes des dépenses publiques engagées ont servi à un véritable lancement de l'économie, comme c'est le cas de la Pologne dans les années 90". De l'avis de l'expert Kramer, pour qu'une réforme fiscale soit efficiente et suivie de performances sur le terrain, il faut qu'elle soit portée par l'Etat ; donc il ne s'agit pas seulement d'une réforme technique, tout en confirmant qu'une réforme fiscale ne peut être efficace que lorsqu'elle est globale et non parcellaire et doit être endogène, c'est-à-dire non imposée. Le spécialiste en question, dont la communication a traité de l'expérience de la Pologne durant sa transition économique en matière de gestion budgétaire a souligné également que "c'est fondamentalement grâce aux réformes engagées en Pologne dans les années 90 que ce pays de 38 millions d'habitants enregistre aujourd'hui un taux de croissance économique de 5%, un taux de chômage parmi les plus bas en Europe et une inflation maîtrisée", avant de préciser également que "la gestion saine des dépenses publiques suppose un régime fiscal qui encourage ceux qui travaillent". L'expérience menée par la France dans le domaine de la gestion des dépenses publiques, elle aussi, a été au centre des débats durant ce forum sur la gestion budgétaire en Algérie. A cet égard, l'expert français, Loic Jouenne de Deloitte, a présenté les grands axes de la réformes budgétaire menée dans l'Hexagone en soulignant que "l'essentiel est d'avoir une stratégie claire et identifiée". De ce point de vue, il est clair que toute politique de réforme requiert l'identification des urgences auxquelles il faudra palier mais aussi l'ensemble des facteurs de blocages qu'il faudra attaquer avant de tracer les objectifs que l'économie de chaque pays doit cibler, non seulement à court terme mais surtout sur le long terme. En tout cas, le forum qui a été organisé avant-hier et hier sur la gestion budgétaire en Algérie, avec son volet relatif à des thèmes ayant porté sur "les initiatives de réforme budgétaire publique à l'étranger et les systèmes d'information, accélérateurs ou maillons faibles des transformations financières", a été l'occasion de se pencher sur l'expérience du pays voisin de l'Algérie, en l'occurrence le Maroc, en plus de celles de la Pologne et de la France dans ce domaine. Ce qu'il y a lieu de retenir, en tout cas, c'est que "les réformes sur les dépenses publiques permettent d'améliorer les performances grâce à la transparence et à la bonne gouvernance", a admis l'ensemble des intervenant à cette occasion. M. Amani