Combiné à une très probable nouvelle baisse de production de brut de l'Opep lors de la prochaine réunion de l'Organisation le 15 mars, le plan de relance chinoise qui semble commencer à faire de l'effet, présageant d'un premier trimestre 2009 moins mauvais que prévu en termes de demande pétrolière, semble soutenir les cours du pétrole au dessus de 45 dollars à Londres et 40 dollars à New York. Dans la matinée d'hier (11h00 GMT), le Brent de la mer du Nord pour livraison en mars gagnait 34 cents, à 46,55 dollars le baril, par rapport à son cours de clôture de vendredi sur l'InterContinental Exchange de Londres. A la même heure, le baril de "light sweet crude" pour la même échéance prenait 36 cents à 40,53 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). En effet, un indice des directeurs d'achat (PMI) avait mis en évidence, mercredi, une contraction de l'activité manufacturière en Chine en janvier, moins sévère que les mois précédents. Considérée comme une nouvelle économique encourageante, cet indice des directeurs d'achat rend, aux yeux des opérateurs, plus clair l'horizon pour la demande chinoise. D'un autre côté, l'espoir d'une adoption rapide du plan de relance au Congrès américain cette semaine semble également contrebalancer les inquiétudes concernant la demande. "L'espoir d'une adoption, cette semaine, du plan de relance américain apporte un certain soutien. Le marché est plutôt dans une position d'attente notamment parce que les chiffres de l'emploi de vendredi ont provoqué une baisse de moral", expliquait Mark Pervan, analyste matières premières à Australia & New Zealand Bank. Le cours du brut avait chuté vendredi après la publication des chiffres de l'emploi aux Etats-Unis, selon lesquels 598.000 postes ont été supprimés en janvier, un chiffre sans précédent depuis 34 ans, ce qui a relancé les inquiétudes concernant la demande. Des conseillers du président Barack Obama ont appelé dimanche les parlementaires démocrates et républicains à mettre de côté leurs divergences et à approuver sans délai le plan de relance de l'économie américaine. Par ailleurs, l'engagement de l'Opep à réduire à nouveau sa production en cas de déséquilibre entre l'offre et la demande contribue à stabiliser les prix du brut à ses niveaux. L'Opep devrait ainsi décider de baisser à nouveau sa production de brut lors de sa prochaine réunion en mars, a affirmé samedi le ministre irakien du Pétrole Hussein Chahristani. Ces propos ont à nouveau attiré l'attention du marché sur les efforts de l'Opep pour ramener à l'équilibre le marché pétrolier. Depuis plusieurs semaines, les opérateurs tentent de jauger le niveau de production de l'Organisation. Selon le cabinet viennois JBC Energy, l'Opep aurait réduit de 1,57 million de barils sa production entre fin décembre et fin janvier. Le cabinet britannique Oil Movements confirmait la semaine dernière un déclin de l'activité des supertankers dans les ports, chez les producteurs de l'Opep. Les 11 membres soumis aux quotas auraient produit 25,85 mbj en janvier, dépassant encore d'environ 1 mbj leur plafond de production. L'Opep aurait ainsi appliqué à 75% les mesures de réduction décidées depuis septembre. Des chiffres du même ordre que ceux préalablement fournis par le cabinet suisse Petro-Logistics. Synthèse Yacine B.