La wilaya de Tizi-Ouzou compte un nombre important de crèches agréées et gérées par des particuliers mais la plupart d'entre elles sont beaucoup plus assimilables à des garderies d'enfants qu'à des crèches, au sens pédagogique du terme. Le chargé des établissements spécialisés au niveau de la Direction de l'action sociale (DAS), Ould Chikh a relevé que plusieurs de ces établissements accusent des carences certaines en matière de prise en charge de la petite enfance, au vu de l'absence en leur sein des conditions requises pour le développement et l'épanouissement de la personnalité de l'enfant. Selon lui, la majorité de ces structures sont le siège de multiples insuffisances liées notamment à l'absence ou insuffisance, selon le cas, de programmes d'activités, de personnels d'encadrement (éducateurs et psychologues), manque d'équipements ou leur "inadéquation" avec les besoins ludiques, ajoutant que "même les tarifs sont, en l'absence de la réglementation, fixés au gré des gérants et varient entre 2000 à 4000 DA/mois par enfant, en fonction de la marque de la maison et de son emplacement". "Cette situation n'est pas étonnante, dès lors que ces établissements sont gérés par des directeurs sans aucun profil professionnel en rapport avec leur mission", a-t-il conclu, avant de souligner l'importance, dans la réglementation de l'exercice de cette activité, de la promulgation, en septembre 2008, du décret exécutif portant création, organisation, fonctionnement et contrôle des établissements et centres d'accueil de la petite enfance (3 mois à 5ans), abrogeant le décret d'octobre 1992. S'appuyant sur les dispositions de ce décret, venant à point nommé pour combler un vide juridique accusé en la matière, la DAS entreprend de soumettre les tenanciers de ces crèches au dépôt, à son niveau, d'un programme d'activités "détaillé", accompagné d'une liste du personnel d'encadrement, en plus de la professionnalisation du métier par le recrutement d'un directeur de crèche qualifié et expérimenté. Pour aider ces crèches dans leurs taches socio-éducatives, l'administration de l'action sociale envisage d'élaborer un "programme type de référence" par le soin d'une équipe pluridisciplinaire, ainsi que la confection d'un cahier de charges déterminant les obligations de ces établissements, telles que leur dotation d'un règlement intérieur, l'affichage des tarifs, le respect des horaires d'arrivée et de départ des petits pensionnaires, la souscription d'une assurance, le contrôle médical du personnel et autres dispositions. Selon les statistiques de la DAS, la wilaya de Tizi-Ouzou compte 72 crèches agréées avec une capacité d'accueil globale de 3268 places pédagogiques, dont la moitié active au chef-lieu de wilaya, lieu de concentration de femmes au travail, contraintes de recourir à la garde momentanée de leur progéniture, tâche confiée parfois à des assistantes maternelles, une sorte de nourrice gardant les enfants à domicile. Le reste des crèches est réparti sur 19 communes urbaines. Pour répondre à une demande croissante de placement des enfants en ces lieux, émises par des femmes astreintes à des obligations professionnelles, la wilaya de Tizi-Ouzou a lancé un programme de réalisation de 25 crèches communales, financé sur le fonds commun des collectivités locales (FCCL) pour un montant global de plus de 232 millions de DA, signale-t-on à la DAS. R.T