La crise financière mondiale a révélé les carences dun système en mal de gardes-fous et où les instances de régulations nont pas joué leur rôle.Dans les chancelleries occidentales ont réfléchit à réinventer le capitalisme. Cest dans ce sens quon regarde vers les banques centrales et au rôle quelles jouent ou plut^t quelles devraient jouer. Ainsi, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn a estimé jeudi que les banques centrales ne devaient plus être seulement responsables de la masse monétaire et de linflation mais aussi de la stabilité macroéconomique. La politique monétaire doit être revue et mieux tenir compte de laccumulation des risques, que jusquà présent elle a un peu laissé de côté, a dit M. Strauss-Kahn jeudi lors du Forum sur la concurrence à lOrganisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Cela veut dire quil faut que les banques centrales ne soient plus seulement en charge de la politique monétaire au sens traditionnel et des risques inflationnistes mais globalement de la stabilité macro-financière, a-t-il précisé, jugeant nocif le partitionnement des organismes qui régissent léconomie et la finance mondiale. Léclatement des préoccupations fait que les risques saccumulent, a-t-il insisté, précisant quen matière de politique monétaire lextension du champs est certainement quelque chose qui va requérir de notre part des approfondissements relativement importants. Pour le directeur général du FMI, une des leçons de la crise financière est quil faut quune institution soit plus en charge des risques systémiques. Parmi les leçons de la crise financière, il a estimé quil fallait quune institution soit plus particulièrement en charge de la surveillance des risques systémiques: nous avons un éclatement entre le G20, le G7, lOCDE et le FMI mais personne nest véritablement en charge de cette question, a-t-il fait valoir. Interrogé si cela voulait dire que la Banque centrale européenne (BCE) devait se focaliser également sur la croissance et lemploi, à linstar de la Réserve fédérale américaine, alors que son mandat porte essentiellement sur la lutte contre linflation, il a refusé de préciser. De son côté, le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, na pas exclu un élargissement du rôle des banques centrales à la surveillance macro-prudentielle pour prévenir les crises. Il y a un sentiment général au niveau mondial, et certainement des deux côtés de lAtlantique, que (la surveillance) macro-prudentielle relève de plus en plus de la responsabilité des banques centrales, a-t-il dit lors dune conférence de presse à Paris. Il y a un sentiment émergent selon lequel il serait opportun que les banques centrales aient des responsabilités clairement assignées en matière de stabilité financière, dont elles se considèrent à juste titre responsables, a-t-il ajouté. Jean-Claude Trichet a rappelé à cet égard que le traité de Maastricht prévoyait de donner des responsabilités supplémentaires à la BCE et quune telle décision ne nécessiterait donc pas de ratification des parlements ou populaire. Rappelons que les moyens daméliorer la régulation financière seront un des thèmes centraux de la réunion du G20 le 2 avril à Londres. Synthèse Isma B.