L'économie algérienne n'est pas touchée sur le plan financier par la crise mondiale. Toutefois, en cas de poursuite de la baisse des prix du pétrole, les recettes du pays, dont 98% proviennent du secteur des hydrocarbures, seront affectées sans aucun impact sur le financement du prochain plan quinquennal. C'est ce qui ressort du Forum de l'ENTV, auquel le secrétaire général de l'instance exécutive du parti du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a pris part samedi soir. A en croire Belkhadem, l'Algérie est "épargnée" par la crise mondiale, mais elle sera sûrement affectée par ses effets du côté économique, parce que, selon lui, cette crise qui a commencé avec un manque de liquidités pour arriver au problème de l'appui bancaire a amené le monde à se replier et à passer d'une période de déclin à celle de souffrances profondes. Rassurant, Belkhadem affirme qu'il n y avait pas à s'inquiéter sur les ressources du financement du prochain programme de développement que le candidat Abdelaziz Bouteflika compte réaliser. Le gouvernement compte sur les recettes des exportations des hydrocarbures (estimées à 144 milliards de dollars en 2008) se basant sur une moyenne de 50 dollars US du prix du baril pour l'année en cours et celle à venir. Ce qui n'était pas le cas avant quand les députés et le chef du gouvernement ont eu à tirer la sonnette d'alarme sur la fragilité qui guette l'économie nationale si les prix du brut viennent à amorcer une baisse sensible sur le marché international. "Si les prix du pétrole passent au-dessous de la barre des 70 dollars, l'économie nationale ira très mal", disait Ahmed Ouyahia il y a quelques mois seulement. Un avis d'ailleurs partagé par le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, qui avoue de son côté qu'il suffit que les prix du pétrole redescendent à 60 dollars pour que tous les projets d'envergure engagés dans le cadre du programme de soutien à la croissance soient compromis. En tout cas, le secrétaire général de l'instance exécutive du FLN ne semble nullement inquiété par la situation. Ce dernier avance même d'autres procédures qui permettront aussi de réaliser le programme quinquennal. Il citera, notamment, la baisse de la dette extérieure et de la dette intérieure de 1 600 milliards de dinars à 700 milliards de dinars à la mi-2008, qui permet, au yeux de Belkhadem, d'être en "sécurité" financière, et qui épargne le pays des conséquences de la crise mondiale. Adnane Cherih