Les conséquences de la crise économique sur l'Algérie commence à paraître, contrairement à la thèse selon laquelle l'économie algérienne sera à l'abri de cette crise, qui frappe l'économie mondiale de plein fouet. En effet, à la veille de la tenue du sommet du G20 la Banque mondiale, dans son rapport actualisé sur les perspectives économiques mondiales 2009, a indiqué que la croissance en Algérie devrait être de +2,2% en 2009 et de +3,5% en 2010, contre 4.6 % en 2008. Le rapport a noté la faible hausse du produit intérieur brut (PIB) des pays exportateurs de pétrole de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena) pour 2009. Selon l'institution de Bretton Woods, le PIB de cette zone ne devrait augmenter durant l'année en cours que de seulement 2,9 % contre 4,5 % en 2008. Les prévisions de la Banque mondiale s'appuient sur la baisse des recettes et de la production pétrolières dues à la crise économique internationale. A ce propos, les recettes de l'Algérie, provenant des hydrocarbures, seront en baisse cette année, selon le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. Les recettes pétrolières de l'Algérie pour l'année en cours seront de l'ordre de 40 milliards de dollars, contre 77 milliards en 2008, rien que pour les deux mois de l'année 2009 l'Algérie a enregistré 6.7 milliards de dollars. En effet, cette crise ne touche pas le système financier dans la mesure où ils n'existent pas de véritables banques, mais les recettes en devises proviennent pour plus de 98% des hydrocarbures, le prix du gaz étant indexé sur celui du pétrole et toute décroissance de l'économie mondiale a des répercussions sur la demande. Car, c'est une question de demande et non d'offre, ce qui explique que les différentes réunions de l'Opep ont eu un impact limité, perdant d'ailleurs avec les différentes réductions de quotas des parts de marché au profit des pays non Opep. Selon des experts, c'est sur le plan du repli de la demande mondiale sur les produits énergétiques que l'économie nationale ressent la crise économique mondiale. Pour le consultant Abderrahmane Mebtoul, les tensions budgétaires devraient se manifester fin 2010, le cours du pétrole souhaitable pour l'Algérie étant entre 75/80 dollars le baril . Mebtoul estime qu'après une dépense de plus de 150 milliards de dollars entre 2004 et 2008, le gouvernement a prévu 150 milliards de dollars de dépenses publiques entre 2009 et 2014. Or, le cours du pétrole étant libellé en dollars, toute dépréciation du dollar se répercute sur la parité du pouvoir d'achat. Yazid Idir