Barack Obama va tenter de convaincre les Américains du bien-fondé de ses mesures contre la crise économique, à l'occasion de son premier discours présidentiel devant le Congrès. Surfant sur une cote de popularité au plus haut, le président des Etats-Unis doit s'adresser dans la soirée à une session conjointe du Sénat et de la Chambre des représentants. Cette allocution, passage obligé pour tout nouveau locataire de la Maison blanche, intervient au cours d'une semaine charnière pour Obama. Jeudi, le chef de l'exécutif doit présenter son premier projet de budget, alors que vont croissant les inquiétudes des Américains concernant le pire ralentissement économique depuis plusieurs décennies. Piqûre de rappel de la morosité ambiante, Wall Street a touché lundi un plus bas de 12 ans. Les investisseurs craignent une éventuelle nationalisation de banques en difficulté, une perspective que la Maison blanche a tenté de minimiser ces derniers jours. Obama tentera de miser sur sa popularité et son sens de la persuasion pour rassurer l'opinion publique. L'intervention risque d'être l'une des plus suivies depuis son entrée en fonction, le 20 janvier. "Adopter un ton présidentiel ne sera pas suffisant", prévient Stephen Wayne, politologue à l'Université de Georgetown. "Il devra apparaître comme un 'pédagogue-en-chef'." Cherchant à convaincre, le président américain a convoqué lundi une réunion bipartisane à la Maison blanche sur la "responsabilité fiscale", s'engageant à réduire de moitié le déficit américain hérité des années Bush. Il a rappelé avoir hérité d'un déficit de 1.300 milliards de dollars et souligné que le paiement de la dette avait atteint 250 milliards de dollars en 2008, soit trois fois plus que le budget de l'éducation. Obama devrait insister sur ce thème mardi, tout en dressant une liste de priorités en politique intérieure, de la réforme du système de santé au défi des énergies alternatives. Même si l'économie devrait occuper une bonne part du discours présidentiel, la politique extérieure sera sans doute abordée, avec notamment les projets de la nouvelle administration concernant l'Irak, l'Afghanistan et l'Iran. Les sondages montrent que l'état de grâce du nouveau président est toujours d'actualité, avec près de deux tiers d'opinions favorables -- soit dix points de plus que ses deux prédécesseurs, George W. Bush et Bill Clinton, au bout d'un mois de mandat. Quelque 68% des Américains approuvent son action, selon une étude Washington Post-ABC News publiée lundi. Le plan de relance de 787 milliards de dollars recueille les avis favorables de 64% des personnes interrogées, dit ce même sondage. Toutefois, seuls 46% estiment que le plan aura des effets sur leurs propres finances. R.I