Le marché financier algérien reste irrémédiablement léthargique. Malgré tous les efforts consentis par les pouvoirs publics afin de redynamiser la Bourse d'Alger, créée en 1997, les entreprises publiques ou privées n'affichent nullement de prédisposition à l'ouverture des capitaux via l'entrée à la Bourse et la cotation. Ainsi, la Bourse d'Alger n'a réussi à attirer que 3 entreprises publiques sur les 800 "candidats potentiels". Pis encore, l'une d'elle, Eriad Sétif a suspendu sa cotation après un flop retentissant de son expérience boursière. Il ne reste donc que Saïdal et l'Aurassi, lesquels totalisent une capitalisation de 6,5 milliards de dinars, soit 0,01% du produit intérieur brut de l'Algérie. Une valeur minime en somme. Aussi, et durant les huit années précédentes, la Bourse d'Alger n'avait pas enregistré une seule introduction. Il faut savoir que la méthode de cotation retenue par la Bourse d'Alger est la cotation au fixing en une fréquence bi-hebdomadaire : lundi et mercredi. Certes, le groupe pharmaceutique Saïdal et hôtelier Aurassi (hôtellerie) sont cotés sur la place. En mars 2008, un plan de modernisation de la place avait été décidé par la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob). Selon Ali Sadmi, président de cette autorité de régulation des valeurs mobilières cotées en Bourse, il s'agira, à travers cette opération, de mettre à niveau tous les maillons de la chaîne. Un groupe de travail a été lancé pour relancer les opérations des organismes de placement des valeurs mobilières sous la supervision de la Société d'investissement à capitaux variables (Sicav). Si l'on en croit le responsable, cette initiative de relancer la Bourse d'Alger aurait été rendue nécessaire "par le fait que nombre d'acteurs étrangers s'intéressent au marché boursier algérien". "Des experts de la Banque mondiale venus en savoir un peu plus sur la Bourse d'Alger ont donné leur conclusion : l'édifice de fonctionnement de la place est parfaitement adapté" mais "le secteur privé algérien tourne le dos à la Bourse d'Alger, au moment où elle peut favoriser l'entreprise privée dans son plan d'investissement", avait-il ajouté.La Bourse a déjà lancé quelques instruments de communication comme le site Internet et la diffusion des cotations bi-hebdomadaires sur l'écran de la télévision publique pour vulgariser ses actions et améliorer son image. La création de deux revues (mensuelle et trimestrielle) est envisagée pour porter davantage son message auprès du public et des opérateurs économiques. En février 2008, les Obligations assimilables du Trésor (OAT), ont été cotées à la Bourse d'Alger. Le montant total de ces transactions est évalué à quelque 300 milliards de dinars dont 150 milliards pour les OAT. Néanmoins c'est le marché obligataire qui est le plus dynamique. En effet, et jusqu'au premier semestre 2008, les montants levés au titre des emprunts obligataires ont atteint 170 milliards de dinars. Isma B.