A l'occasion de la remise des lettres de créances au président russe, Dimitri Medvedev, le nouvel ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire d'Algérie à Moscou, M. Smaïl Chergui, a, dans une interview donnée à un média russe, évalué son entrevue de travail avec le représentant de Gazprom, Alexeï Miller, particulièrement sur les perspectives de la coopération russo-algérienne dans le domaine de l'énergie. Il a rappelé, dans ce sens, que la coopération entre l'Algérie et la Russie n'est pas nouvelle. "Elle vient de se renforcer dernièrement avec l'ouverture par Gazprom d'un bureau à Alger. La société russe a gagné un appel d'offres. Tout cela nous fait plaisir parce que c'est un domaine clef. Nous avons été extrêmement heureux et contents d'avoir reçu une très forte délégation de haut niveau conduite par le premier vice-Premier ministre à la réunion du Sommet extraordinaire de l'Opep à Oran (c'était la plus forte délégation étrangère). Cela témoigne de la volonté de la Russie de donner un coup de pouce à ses relations avec l'Opep, donc pour le bien de tous les pays producteurs de pétrole en ces temps où le marché connaît une certaine dérégulation et une certaine instabilité", a-t-il dit. Le diplomate algérien pense qu'il est de l'intérêt de tous de travailler pour "stabiliser ce marché" que ce soit pour les pays consommateurs que pour les pays producteurs. L'ambassadeur évoque l'important secteur du gaz, en rappelant que l'Algérie a été représentée au plus haut niveau par le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, au Forum des pays producteurs de gaz qui s'est déroulé en décembre dernier à Moscou. "Je crois que collectivement nous avons contribué à l'institutionnalisation de ce forum sur une base responsable qui ne pénalise pas les consommateurs ; au contraire ce forum, sera un motif de dialogue et de coopération entre pays producteurs et pays consommateurs", a-t-il indiqué.A cette occasion, M. Chergui a félicité la Russie pour avoir si brièvement organisé cette réunion et surtout pour avoir permis la conclusion de ce débat en "institutionnalisant ce forum ". " Il va s'en dire que l'Algérie est prête à faire plus et surtout, elle espère que Sonatrach pourra s'installer ici en Russie. Sonatrach est une très grande société de niveau mondial. Nous souhaitons qu'elle puisse avoir une partie des marchés en Russie ou qu'elle soit associée à Gazprom ou aux autres sociétés russes pour l'exploration et l'exploitation d'hydrocarbure et de gaz", a-t-il indiqué. Dans ce contexte, il met en valeur l'expérience de l'Algérie en matière de gaz et surtout de GNL, une expérience mondiale qui a démarré en 1964. "Nous avons énormément d'expérience à partager avec nos amis russes", estime-t-il. Il explique que le rapprochement algéro-russe dans la sphère de l'énergie ne peut être concurrent. "On ne peut pas être concurrent dans la mesure où le marché mondial s'élargit de plus en plus surtout au moment de l'effet de serre, de la nécessité du respect de l'environnement. Je pense que le gaz est une énergie propre mais c'est aussi, une énergie qui obéit à des règles différentes de celles du pétrole car les contrats sont à long terme. Il me semble qu'il y a certains marchés à travailler ensemble et à bien projeter l'avenir de ce marché collectif qui est dans l'intérêt évident des deux pays et des deux entreprises (Sonatrach et Gazprom)". Il dit se consacrer dans sa nouvelle mission diplomatique à la consolidation des relations entre l'Algérie et la Russie et les maintenir. "Je vais faire ma part de chemin à l'instar de mes prédécesseurs pour maintenir et réconforter la relation politique qui existe entre nos deux pays. Il s'agit de donner de nouveaux moyens et de nouveaux liens à ces relations dans le domaine économique, culturel, scientifique et technique. Et je pense que les perspectives sont immenses et extraordinaires. Il nous appartient, d'un côté comme de l'autre, de bien les identifier et de travailler pour les quantifier pour le bien des relations entre les deux pays", conclut-il. Ahmed Saber