Il est connu de tout le monde que toute tension entre les producteurs et les consommateurs du pétrole, sont généralement d'un seul ordre : le prix. La hausse ou la baisse du prix du baril génère toujours des mécontents. Mais cette fois-ci, contrairement aux années précédentes, la victime n'est autre que l'économie mondiale. C'est dans ces circonstances que le cartel a indiqué vendredi qu'un baril de pétrole autour des 40 dollars ne sera d'aucun apport pour l'économie mondiale sur le long terme, contrairement à ce qu'a affirmé récemment l'Agence internationale de l'Energie (AIE). “L'Agence internationale de l'Energie (AIE) a déclaré que le monde pouvait espérer tirer un stimulus économique de mille milliards de dollars si les prix du pétrole se maintenaient autour des 40 dollars le baril en 2009”, a indiqué le secrétaire général de l'organisation Abdallah Salem El-Badri, cité dans un communiqué publié à Vienne. Il est vrai que la modération des prix après les pics extrêmes de l'été écoulé apporte un soulagement à court terme aux consommateurs. Néanmoins, la persistance du baril à bas prix, ce soulagement à court terme ne se transformera pas en gain à long terme. Pour mieux éclaircir cette équation, M. El-Badri a indiqué que “les prix du pétrole doivent se trouver à des niveaux capables de soutenir la croissance économique, en soutenant les investissements à plus long terme dans l'ensemble de l'industrie énergétique. La baisse des prix du brut conduit inévitablement à la réduction des investissements”. Il est important de rappeler, à la lumière de ce contexte, que l'Arabie Saoudite, premier producteur mondial de pétrole, est déterminée à ramener les cours du baril à 75 dollars, un prix qu'elle estime “juste”. Cependant, même l'AIE, qui représente les consommateurs de pétrole, a reconnu qu'une réduction des investissements de la part de l'Opep actuellement “pourrait menacer l'approvisionnement autour de 2013 et conduire à nouveau à une flambée des prix”, selon le responsable du cartel. L'Opep, tout en partageant l'idée de l'AIE, à savoir qu'il y aura un problème d'approvisionnement vers 2013 si le secteur n'investit pas suffisamment, a néanmoins indiqué que la position de l'agence “était confuse” : tout en demandant de maintenir les prix autour de 40 dollars, l'AIE veut des investissements qui ne peuvent être économiquement rentables à ces prix là, selon M. El-Badri. A noter que les ministres de l'Opep se réuniront le 15 mars à Vienne, notamment pour faire le point sur l'évolution des prix. Une opportunité qui peut être un pas de plus pour trouver un consensus entre les producteurs et les consommateurs sur un prix qui arrange les deux parties. H. Mohandi