Pour aller à l'assaut des marchés extérieurs et se repositionner en dehors des frontières, l'Algérie doit être plus persévérante, plus professionnelle et plus agressive pour réussir une telle démarche. Exporter en dehors du carcan des hydrocarbures demeure, chez les entreprises algériennes, beaucoup plus une intention qu'une détermination ou un objectif à atteindre. Bien que cette réflexion ait été, depuis longtemps, évoquée ici et là, elle n'a, jusqu'à présent, jamais pu se libérer de son aspect circonstanciel. Pour preuve, 97% des exportations algériennes sont toujours hydrocarbures. Non seulement les exportations, en dehors de ces derniers demeurent toujours minimes, mais elles sont aussi diversifiées. La majorité de postes export sont constitués de déchets ferreux et non ferreux et des dérivés des hydrocarbures. A la faveur de ce constat loin d'être reluisant, on se demande pourquoi le peu d'entreprises algériennes, privées ou publiques, à fort potentiel à assumer les aléas de la conquête des marchés extérieurs, ne se met pas, dès à présent, à l'offensive ? Il est commun que la machine de production nationale a de tout temps croisé des entraves de diverses natures, empêchant son démarrage. Néanmoins, en ces temps de dégringolade des cours du pétrole, mettre en place les mécanismes permettant son redéploiement s'avère une urgence. Dans ce sens, les patrons algériens ne cessent de marteler que les pouvoirs publics doivent consentir plus d'efforts, concernant l'exportation des produits d'origine algérienne, notamment après avoir ratifié l'accord d'association avec l'Union européenne et l'adhésion de notre pays à la zone arabe de libre-échange ainsi que d'autres accords actuellement en phase de négociations. Les patrons estiment de prime abord, qu'il est grand temps que notre pays cesse de croire que c'est uniquement avec l'injection des sommes faramineuses dans les entreprises qu'on pourra atteindre la performance. Un développement économique viable et durable n'a jamais été uniquement la conséquence d'une aisance financière. D'autres facteurs interviennent et de surcroît ne facilitent guère nos ambitions inhérentes à l'internationalisation de nos produits. Le constat est sans appel : les produits algériens ont toujours été méconnus en dehors des frontières. Dans la perspective de mettre un terme à cette absence, les opérateurs économiques estiment que les pouvoirs publics doivent, en premier lieu, accroître leur accompagnement aux différentes chambres de commerce nationales qui supportent d'importants déficits financier à l'heure actuelle. Selon eux, il est impératif de créer de nouvelles représentations commerciales pour mettre fin à l'équilibre complètement bancal des échanges avec, notamment les pays d'où l'Algérie importe des quantités colossales, alors qu'elle n'en exporte presque rien. Il est donc nécessaire également d'augmenter le budget consacré aux salons et foires à l'étranger. D'autant que dans le but de diversifier les marchés, notre pays doit multiplier les missions d'hommes d'affaires vers d'autres espaces économiques, que méditerranéens, arabes et européens. Aussi, plusieurs observateurs de la scène économique nationale estiment que la diplomatie algérienne, à travers les ambassades ou autres institutions nationales ouvertes à l'étranger, doivent faire un peu plus d'efforts en vue de sortir le produit algérien de l'anonymat et ce, en invitant les représentants des entreprises à exposer et à faire connaître leurs produits et services. A la lumière des faits étayés, ci-dessus, s'orienter vers l'exportation demeure une des problématiques les plus complexes que l'Algérie doit impérativement prendre en charge, notamment, en cette période de crise économique mondiale qui tire de plus en plus les cours du pétrole vers le bas. Hamid Mohandi