La Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA-assurance) vient de signer une convention de partenariat avec un groupe agroalimentaire privé afin de contribuer à la réduction de l'importation de la poudre de lait. Cette convention, la première du genre en matière d'assurance groupe de l'élevage, a été signée avec le groupe Danone Djurdjura Algérie (DDA), et permettra à ce dernier d'assurer le cheptel bovin de ses fournisseurs. La convention permettra aux deux parties d'agir ensemble afin de promouvoir la culture de l'assurance chez l'éleveur. Aux termes de l'accord, la CNMA va assurer quelque 450 éleveurs qui approvisionnent le groupe en lait cru ainsi que la prise en charge de leur cheptel qui s'élève à 5 000 vaches laitières. La caisse s'engage également à assurer 11.000 vaches laitières que ce groupe compte acquérir durant les deux prochaines années. La convention a pour objectif également la promotion de la protection du patrimoine des éleveurs, le renforcement de la coopération entre le secteur agroalimentaire laitier et celui des assurances ainsi que l'amélioration de la connaissance et de la vulgarisation dans le domaine laitier. A travers cet accord, les deux partenaires proposent aussi la prise en charge totale ou partielle de l'activité de l'élevage en faveur des éleveurs désireux de s'inscrire dans la logique visant à accroître et protéger leur patrimoine. Selon le directeur général de la Caisse, Kamel Arba, l'objectif recherché par la CNMA est de moderniser l'activité de l'élevage et rendre l'éleveur solvable auprès des banques, et contribuer, à travers cela, à l'augmentation de la production nationale de lait cru en vue de diminuer la facture d'importation de la poudre destinée à la transformation. L'industrie laitière, qui fonctionne essentiellement sur la base de poudre de lait d'importation, ne peut couvrir qu'une faible partie des besoins de consommation, ce qui contraint les pouvoirs publics à importer, à prix fort, des quantités importantes de lait prêt à la consommation pour compenser le déficit de la production industrielle. De même pour l'élevage, au niveau des exploitations laitières, qui est peu productif, car il est principalement extensif. La croissance de la production de lait cru n'a pas suivi celle des capacités de transformation dans l'industrie, c'est ce qui explique principalement la déconnexion de cette dernière de la sphère de production locale et, par là même, le fort degré d'extraversion de la filière. L'intervention de l'Etat, au niveau de la filière, a porté essentiellement sur un élargissement du marché par des mesures de soutien des prix à la consommation, négligeant ainsi l'intensification de la production laitière à l'amont. L'absence d'une dynamique d'intégration entre l'industrie et les exploitations laitières a entraîné une totale extraversion de la filière. Lotfi C.