Dans la perspective d'endiguer l'accroissement de l'accumulation de fonds dans le circuit bancaire, la Banque d'Algérie vient de donner son feu vert pour le renforcement des facilités accordées au financement de l'économie. Actuellement, le marché bancaire passe par une période marquée par une forte hausse de liquidités due, soit à l'augmentation du taux de l'épargne, soit à la régression des crédits. Pour réduire les liquidités en question, la Banque d'Algérie prône une politique favorisant les crédits à l'économie. C'est, en tout cas, ce qui ressort de l'instruction N° 02-09 du 25 février 2009 relative au taux d'intérêt applicable à la facilité de dépôt rémunéré que la Banque d'Algérie vient d'adresser aux banques primaires. A travers cette note, la principale institution bancaire du pays exhorte les banques commerciales à faciliter davantage les crédits à l'économie. Pour ce faire, le taux des dépôts rémunérés vient d'être revu à la baisse d'une proportion de 40%. Il passera, en effet, de 0,75% à 0,30%. «Conformément aux dispositions de l'article 4 de l'instruction n°04-05 du 14 juin 2005 relative à la facilité de dépôt rémunéré, le taux d'intérêt applicable à la facilité de dépôt rémunéré est fixé à 0,30%», est-il énoncé dans le premier article de l'instruction signée par le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, qui informe également que ce nouveau taux de rémunération prend effet à compter du 1er mars de l'année en cours. La seconde mesure prise par la Banque d'Algérie, dans le même sillage, concerne les réserves obligatoires. A cet égard, une instruction portant le n°03-09 a été paraphée par le gouverneur de la Banque d'Algérie et fixe les nouvelles mesures concernant le régime des réserves obligatoires. Il y est précisé donc que l'instruction en question «a pour objet de modifier le taux de rémunération visé à l'article 2 de l'instruction 02-08 relative au régime des réserves obligatoires». A compter du 15 mars courant, le taux de rémunération desdites réserves vient d'être réduit et fixé à 0,5% par année seulement. Il faut dire que l'adoption de ces nouvelles mesures par la Banque d'Algérie est motivée par la hausse du volume de liquidités accumulées au niveau de la Banque centrale. Lesquelles liquidités, sont estimées, selon des sources bancaires, à un équivalent qui dépasserait les 30 milliards de dollars. Pour résorber ces liquidités et faire barrage à toute éventuelle tendance inflationniste, l'option de favoriser davantage les crédits à l'économie est donc prise. Il faut dire qu'à leur niveau actuel, les crédits à l'économie dépasseraient les 2 700 milliards de dinars, dont, près de 60% reviennent au financement de projets d'investissement lancés dans le secteur privé. A travers ces nouvelles mesures, ce sont les opérateurs du secteur de la PME/PMI qui vont manifester leur satisfaction dans la mesure où l'accès aux financements sera facilité. En revanche, dans les milieux bancaires de nouvelles réticences risquent de resurgir sachant qu'une politique de crédits moins rigide fait courir plus de risques aux banques, en s'ouvrant à des opérateurs moins solvables ou en accordant plus de crédits avec moins de garanties. M. Amani