Longtemps délaissée, la ressource humaine s'est avérée être le véritable levier du développement économique du pays. Sa valorisation est plus que réclamée aujourd'hui, pour à la fois mettre un terme au départ volontaire de l'élite et chercheurs et tirer profit de leur savoir- faire. En expert avisé de la question, Mohamed Bahloul, directeur de l'institut du développement des ressources humaines, estime que le lien est étroitement établi entre les systèmes éducatif et économique. D'où son constat sur l'employabilité des diplômés qui ne « répond plus aux besoins du marché ». Selon lui, la qualité « n'existe pas et les entreprises trouvent d'énormes difficultés à recruter des diplômés répondant aux normes ». Il est ainsi impératif, souligne Mohamed Bahloul de procéder à une évaluation du système éducatif auquel incombe le développement économique. Son constat n'est pas reluisant et affirmant que des « lenteurs sont constatées et des bilans périodiques s'imposent ». Les potentialités existent, poursuit-il, tant au plan humain que matériel mais faute d'organisation et de management « les choses n'évolueront pas ». Il préconise d'inverser la tendance et d' « aller vers un marché de travail basé sur la demande et non sur l'offre ». Pour ce faire, « le système éducatif doit être à l'écoute du marché et arrêter de former des diplômés sans débouchés ». Poursuivant sur sa lancée, il estime que « les compétences sont marginalisées et leur valorisation ne passent pas forcément par une augmentation des salaires mais beaucoup plus pas une reconnaissance des valeurs ». Comme exemple, il citera plusieurs pays tels « la Corée du Sud, le brésil et surtout les pays scandinaves ». Des exemples à méditer mais que l'Algérie doit également « créer son propre modèle ». La création d'un observatoire de l'emploi, un pas salué par le directeur de l'Institut du développement des ressources humaines, permet, selon lui, d'avoir une visibilité et lisibilité du marché de l'emploi en Algérie. La collecte de l'information qui se fera dans le cadre de cet observatoire sera d'un apport considérable pour « les décideurs et les chercheurs » afin de cerner les lacunes dans ce domaine. Il déplore au passage que ce thème d'une grande importance pour la relance de l'économie nationale ne figure pas dans les priorités des candidats à l'élection présidentielle. « Hormis un seul candidat qui a fait de l'après-pétrole une de ses principales préoccupations, les autres sont restés évasifs à ce sujet », a-t-il déclaré. Abdelghani M