L'Algérie envisage de développer la pomme de terre dans le sud algérien dès l'année prochaine. C'est du moins ce qu'a déclaré, hier, Sid-Ahmed Ferroukhi, secrétaire général du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, en marge du premier forum de l'oléiculture à Alger. En effet, une telle option permettra à l'Algérie de couvrir mieux ses besoins qui sont de plus en plus en accroissement. "Une fois la pomme de terre sera développée au Sud, on aura des stocks supplémentaires qu'on pourra injecter sur le marché durant les mois de soudure. Au lieu de faire 30 000 hectares durant la période hors saisons, l'année prochaine, on aura 40 000 hectares", a-t-il dit. Interrogé sur les prix de la pomme de terre qui sont très élevés à l'heure actuelle sur les marchés locaux, M. Ferroukhi dira que "cette flambée est due principalement à des aléas climatiques dont le vent et la pluie, mais je vous signale également que la pomme de terre qui est actuellement sur les marchés est celle de la période hors saison. C'est pour cela qu'elle connaît une hausse des prix". A noter que la pomme de terre est actuellement à 70 ou 75 dinars, c'est le prix affiché sur les étals en Algérie. Pour ce qui est du forum, il est utile de signaler que celui-ci est organisé sous le patronage du ministre de l'Agriculture et a été une opportunité de rencontre pour les professionnels des pays de la Méditerranée (Espagne, Italie, Maroc, Tunisie, Egypte et Algérie), tout comme il s'agit d'une opportunité pour faire le point sur cette filière. A noter que la filière oléicole nationale a déjà bénéficié d'un programme portant sur le développement de l'oléiculture en intensif (2006-2008), suivi d'un deuxième s'étalant sur 2009-2014. Le premier a concerné 15 wilayas de la steppe et de la région présaharienne. Quant au deuxième programme, il porte davantage sur le soutien technique de la filière allant de la production des plants jusqu'à la plantation en passant par les équipements de production, de stockage au niveau des moulins et des coopératives. L'objectif est d'arriver à planter 500 000 ha d'oliviers d'ici à 2014 contre 300 000 ha actuellement et 165 000 ha en 2000. Pour ce faire, les parties chargées de la réalisation de ce programme, dont l'ITAF qui assure la coordination technique pour le développement de l'oléiculture, ont défini deux exploitations dites "de référence" par wilaya, ayant pour objectif de participer à la vulgarisation de proximité. Rappelons que l'Algérie consomme 500 000 tonnes d'huiles par an, dont 10% d'huile d'olive. La production d'huile d'olive est passée de 19 000 tonnes en 1997 à 35 000 tonnes en moyenne durant ces dix dernières années. La campagne 2008/2009, qui tire à sa fin, a enregistré une production record de 56 201 tonnes d'huile d'olive. En matière de production, l'Algérie vient en 5e position au niveau méditerranéen après l'Espagne, l'Italie, la Grèce et la Tunisie. Notre objectif est aussi, dira le secrétaire général, c'est d'accompagner les agriculteurs dans la plantation de près de 200 000 hectares. Cependant, cela reste insuffisant. Il faudrait travailler sur toute la chaîne de la filière, à la fois pour améliorer la connexion entre la production, la transformation et la commercialisation. Pour ce faire, selon le secrétaire général, il est temps de sortir cette filière de ses carcans traditionnels. Il faut que le produit soit de qualité et reconnaissable objectivement et qu'il rencontre un marché de consommation. "L'organisation et la synergie, qui doivent se créer entre les maillons, est un élément important pour donner à cette filière une dynamique de croissance forte", a-t-il dit. Le nouveau programme s'articule tout d'abord sur deux grandes mesures inhérentes à l'organisation et au label. "On est en train d'inciter les acteurs à contractualiser leur relation entre le maillon amont et le maillon industriel. Développer des systèmes de qualité, notamment la labellisation du produit et ensuite les mesures inhérentes au soutien plantation, à l'irrigation, l'intensification de vergers intensifs". Selon lui il n'y a pas de problème de financement, le plus important à l'heure actuelle c'est d'organiser la filière. Pour ce qui est de la labellisation du produit, il dira qu'"aujourd'hui, il y a une démarche qui est en cours, il s'agit de 13 terroirs pour l'huile et 2 terroirs pour l'olive de table. Mais le plus important pour nous, ce n'est pas seulement la protection du producteur, il y a aussi la protection du consommateur qui ne sait plus dans quelles conditions cette huile a été pressée". H. M.