L'industrie agroalimentaire en Algérie est fragmentée. On compte 100 000 entreprises dans le pays dont la quasi- totalité est de petite taille. De nombreux plans d'investissement ont été menés par le gouvernement mais l'autosuffisance alimentaire n'est toujours pas atteinte malgré une amélioration sensible de la situation. Les principaux secteurs agroalimentaires du pays sont le travail des céréales et des oléagineux, la production de sucre et de lait. Des investissements sont cependant nécessaires. Par exemple, la demande nationale de lait est estimée à 3,5 milliards de litres par an tandis que la production locale ne permet de couvrir que 57% des besoins, le lait en poudre représentant la majeure partie des importations. Le groupe Emirates International Investment Company envisage de construire une ferme d'une capacité de 10 000 vaches laitières qui pourraient produire 90 millions de litres et 3 000 tonnes de viande. Le groupe français Danone a également annoncé un projet d'investissement laitier dans le pays. La production raffinée de sucre est, quant à elle, estimée à 780 000 tonnes alors que les besoins sont estimés à 1,2 million de tonnes. Sans oublier d'évoquer les multiples projets du groupe privé Cevital dans le domaine agroalimentaire concernant la production et transformation des oléagineux, sucre, huile et lait. De leur côté, les pouvoirs publics tentent de relancer ce secteur en panne depuis plus de dix ans. Ainsi, une impérative mise à niveau du secteur agroalimentaire s'annonce irréversible. L'industrie agroalimentaire en Algérie, à l'instar des autres secteurs de l'économie, connaît de profondes réformes économiques visant à relancer ce secteur dans une logique économique marquée par de fortes importations de produits alimentaires. Et pour mettre fin justement à cette dépendance alimentaire, de plus en plus forte (et pénalisante en période de spéculation) vis-à-vis de l'extérieur, le gouvernement a annoncé vouloir mettre l'accent sur le développement de l'industrie agroalimentaire. Les produits agricoles ne représentent en réalité que 0,2% des exportations algériennes, contre 30% de ses importations. En cinq ans, la facture alimentaire de l'Algérie a plus que triplé, passant de 2,5 milliards de dollars en 2003 à 8 milliards de dollars en 2008. La mise en œuvre d'une nouvelle stratégie industrielle supposerait la mise à niveau des entreprises privées du secteur, ainsi que l'augmentation de la production agricole du pays. Les derniers chiffres de l'inflation confirment la nécessité pour le gouvernement de régler la question agricole. Entre février 2008 et février 2009, le taux d'inflation est passé de 4,4% à 4,7%, avec une hausse de 6,3% des prix à la consommation. Les prix des biens alimentaires ont augmenté de 9,5%, avec une progression de 18,8% des produits agricoles frais. Voilà une réalité qui donne froid au dos ! Dalila B.