Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a promis dimanche que les Iraniens seraient témoins de "progrès" dans le domaine nucléaire d'ici au 9 avril. "D'ici au 20 Farvardin (9 avril), vous serez régulièrement témoins des progrès uniques du peuple iranien dans les domaines de l'industrie, de l'agriculture, et particulièrement de l'énergie nucléaire", a dit le président dans un discours public. M. Ahmadinejad avait annoncé le 11 avril 2006 que l'Iran avait réussi deux jours auparavant à procéder à un enrichissement d'uranium, déclenchant une crise autour du programme nucléaire iranien. Le porte-parole du gouvernement, Gholam Hossein Elham, avait déclaré à la mi-janvier que les autorités mettraient à profit les fêtes de la révolution pour annoncer que l'Iran était "en train de compléter" son programme nucléaire. Fin décembre, un vice-ministre des Affaires étrangères, Mehdi Mostafavi, avait expliqué que la décade de Fajr, nom de la période des célébrations de la révolution de 1979, serait l'occasion d'un démarrage de "la première phase de production du combustible nucléaire pour des besoins industriels". M. Ahmadinejad a de nouveau rejeté dimanche le principe d'une suspension des activités d'enrichissement de l'Iran, exigée par les deux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, 1696 et 1737. "Aujourd'hui la question nucléaire est complètement politisée", a dit le président, en ajoutant qu'il était "naturel que la nation iranienne n'accepte pas de telles choses imposées", comme les résolutions. "Aussitôt que nous suspendrons" le programme d'enrichissement, la pression médiatique se mettra en marche contre l'Iran et "ils ne nous autoriseront pas à redémarrer", a poursuivi M. Ahmadinejad. Pour sa part le principal négociateur iranien pour le dossier nucléaire, Ali Larijani, a fait hier une intervention au dernier jour de la Conférence sur la sécurité de Munich (sud), consacrée à la sécurité au Moyen-Orient et au terrorisme international. Ali Larijani devait a eu des contacts informels avec les Européens qui devraient presser la République islamique de revenir à la table de négociations et de répondre à la demande de la communauté internationale de suspendre le programme d'enrichissement de l'uranium. On ignorait si le responsable iranien est en mesure de présenter une nouvelle proposition pour sortir ce contentieux de l'impasse. Le thème du débat -- la sécurité au Moyen-Orient -- promet d'être chaud, tant l'Iran suscite l'inquiétude quant à ses ambitions nucléaires et de puissance régionale: son rôle en Irak, son influence sur le mouvement chiite Hezbollah au Liban et son opposition au processus de paix israélo-arabe. L'avenir des relations transatlantiques sera l'occasion pour le nouveau secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, de prendre à son tour la parole, pour la première fois dans ce cénacle, où son prédécesseur, Donald Rumsfeld, était une vedette. Le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, donnera le son de cloche européen. Le terrorisme international et les menaces "asymétriques" qu'il suscite verront intervenir le ministre russe de la Défense, Sergueï Ivanov, et des élus ou responsables américains, indien et chinois. La 43e Conférence de la sécurité, marquée cette année par l'intervention du président russe Vladimir Poutine, très anti-américaine, devrait s'achever en milieu de journée.