La réunion du G20 a accouché de mesures de relance et de régulation financière contentant chacun des participants. En effet, les dirigeants des plus grandes puissances mondiales ont décidé au terme de cette réunion, d'injecter 1 000 milliards de dollars supplémentaires dans l'économie mondiale à travers les institutions financières internationales, dont le Fonds monétaire international (FMI), et la Banque mondiale. D'après les plans de relance de chaque pays, seront injectés, d'ici la fin 2010, 5 000 milliards de dollars (3 720 milliards d'euros environ) dans l'économie. Par ailleurs, les financements mis à la disposition des institutions financières internationales constituent le véritable apport nouveau, et le seul, en matière de relance de ce sommet. Il s'agit d'aider les pays émergents ou en développement, qui n'ont pas la possibilité de mettre en place des programmes de soutien budgétaire. Les ressources, que le FMI peut distribuer, vont tripler, passant de 250 à 750 milliards de dollars. Dans cette optique le FMI peut recourir à une partie de ses réserves d'or pour aider les pays les moins développés, à hauteur de 50 milliards d'euros. Le G 20 a accordé aussi 100 milliards à la Banque mondiale, chargée de l'aide aux pays pauvres. 250 milliards de dollars sur deux ans seront injectés pour soutenir le commerce international. Le FMI va également agir par l'intermédiaire des Nouveaux Accords d'Emprunts (NAE) créés en 1998 et dont les montants pourraient être augmentés. Enfin, le FMI pourrait émettre des obligations directement sur les marchés, selon une formule qui doit encore être précisée. Pour sa part, la Banque mondiale va augmenter sa capacité de prêts de 100 milliards de dollars sur trois ans et pourrait également lever des fonds sur les marchés à hauteur de 250 milliards de dollars. L'organisme de la BM qui s'occupe de l'assistance au secteur privé, la Société Financière Internationale (SFI), apporterait de 50 milliards à 250 milliards de dollars sous forme de mesures de soutien au commerce international. S'agissant des paradis fiscaux, les dirigeants des plus grandes puissances mondiales ont décidé des sanctions contre les paradis fiscaux, qui refusent de partager leurs informations fiscales. C'était une demande forte de la France. Le Premier ministre britannique, Gordon Brown, a annoncé un consensus de tous les participants «pour mettre fin à la non-coopération des paradis fiscaux qui ne transmettent pas d'information quand on le leur demande». A ce propos, l'OCDE, de son côté, a publié une nouvelle liste de paradis fiscaux. En conclusion, et après d'âpres négociations entre les tenants du renforcement de la relance budgétaire et ceux de la régulation des activités financière, les dirigeants du G20 se sont finalement mis d'accord aussi sur la réglementation des salaires et bonus et financement du commerce international. Outre l'octroi de 1 000 milliards de dollars supplémentaires aux institutions financières internationales pour faire face à la crise. Le communiqué final du sommet affirme que “l'ère du secret bancaire est terminée” et que des sanctions seront prises contre les centres fiscaux non-coopératifs. Afin de pouvoir répondre aux demandes d'aides financières, qui se sont multipliées au fil de la crise même par des pays développés. Autre nouveauté de taille, les dirigeants du FMI et de la Banque mondiale seront désormais nommés au mérite, mettant fin à l'accord implicite qui réservait le FMI aux Européens et la Banque mondiale aux Américains. Il est à noter, que dès l'annonce des décisions du G20, les Bourses mondiales se sont envolées avec des hausses de 4% à 6% en Europe, relayées par une progression de plus de 3% à Wall Street. Hamid Si Salem