Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne se réuniront ce lundi à Bruxelles pour étudier l'accord prévoyant un gouvernement palestinien d'union nationale, mais ils ne devraient pas annoncer la levée de l'embargo sur l'aide de l'UE tant que ce gouvernement ne se sera pas engagé publiquement à reconnaître l'existence d'Israël. Les dirigeants du Fatah et du Hamas ont conclu jeudi dernier à La Mecque (Arabie saoudite) un accord sur la formation d'un gouvernement d'union nationale qui "respecterait" les précédents accords passés avec Israël. L'UE, tout comme les Etats-Unis, la Russie et les Nations unies, a dit espérer que la formation de ce gouvernement mettra fin aux violences interpalestiniennes, tout en précisant qu'elle serait attentive au "respect" des accords avec Israël promis par les factions palestiniennes. Le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE, a indiqué que les Vingt-Cinq étudieraient lundi "avec beaucoup d'attention" l'accord conclu jeudi avant de décider une levée éventuelle de l'embargo sur l'aide à l'Autorité palestinienne mis en place après l'arrivée au pouvoir du Hamas en mars dernier. Selon le chef de la diplomatie allemande, l'UE doit obtenir les garanties que le futur gouvernement palestinien respecte les exigences internationales: la reconnaissance du droit à l'existence d'Israël, le renoncement à la violence et l'acceptation des accords de paix conclus avec l'Etat hébreu. Des responsables palestiniens doivent rencontrer cette semaine les autorités allemandes et le chef de la diplomatie européenne Javier Solana pour tenter de les convaincre que ces exigences seront satisfaites. Les ministres des Vingt-Cinq débattront également lundi du projet de la commissaire européenne aux Relations extérieures Benita Ferrero-Waldner qui propose une possible une extension du plan d'aide internationale aux Palestiniens, selon des diplomates européens. Selon ces derniers, ce projet irait plus loin que les dispositions actuelles en participant aux paiements pour l'approvisionnement énergétique, les hôpitaux et les allocations aux chômeurs et aux pauvres palestiniens. Ce plan, provisoire, pourrait ensuite être élargi pour aider au développement économique de l'Autorité palestinienne, renforcer les institutions non-contrôlées par le Hamas et participer à la lutte contre la corruption. Sur un autre registre, les autorités israéliennes vont soumettre une nouvelle procédure pour une rampe d'accès à l'Esplanade des mosquées. Selon le porte-parole Gidi Schmerling, le maire de Jérusalem Uri Lupolianski va demander une procédure plus longue et transparente qui permettra aux habitants de consulter les plans et de soumettre leurs protestations. Bien que cette décision n'affecte pas le travail actuellement en cours, Gidi Schmerling a précisé qu'il était "probable" que la construction en sera retardée. Cette construction devait commencer dans six mois. La nouvelle rampe d'accès devait à l'origine être achevée en une année. Dimanche et en dépit des objections du monde arabo-musulman et de deux jours de violences palestiniennes, le cabinet israélien réuni conseil s'est prononcé à une large majorité en faveur de la poursuite des travaux de rénovation. Selon un décompte communiqué par le gouvernement, seuls trois ministres se sont abstenus et aucun n'a voté contre. Parmi les trois abstentionnistes, tous travaillistes, figuraient M. Peretz et le seul ministre musulman Ghaleb Majadeleh, selon des participants.