Dans une note d'information sur les perspectives de l'économie mondiale, l'institutions monétaire internationale, le FMI, a estimé que les récessions liées à des crises financières sont généralement fortes et suivies de reprises lentes. En cas de synchronisation à l'échelle mondiale, elles sont encore plus longues et suivies de reprises encore plus faibles. Par ailleurs, l'étude montre que la politique anticyclique peut contribuer à mettre fin aux récessions et à renforcer les reprises. Une stimulation budgétaire semble donc particulièrement indiquée. Selon les experts du FMI, la récession actuelle sera probablement d'une durée et d'une gravité inhabituelles, et la reprise terne. Toutefois, la conjonction d'une politique anticyclique déterminée et des mesures visant à ramener la confiance dans le système financier pourrait améliorer les perspectives de reprise. Le Fonds internationale, a mis en examen les cycles conjoncturels dans 21 pays avancés de 1960 jusqu'à maintenant. Hormis les récessions actuelles, l'échantillon compte 15 récessions que l'on peut rattacher à des crises financières et trois qui ont été mondialement synchronisées (1975, 1980 et 1992). Selon le document, la dynamique macroéconomique et financière des récessions et des reprises varie selon la nature des chocs. Ainsi, les récessions associées à des crises financières sont habituellement graves et durables. Les crises financières font généralement suite à des périodes d'essor rapide du crédit et de forte hausse des prix des actifs. Les reprises qui s'ensuivent sont souvent freinées par la faiblesse de la demande privée et du crédit, qui découle en partie des efforts des ménages pour augmenter leur taux d'épargne et redresser leurs bilans. Elles sont fréquemment tirées par une amélioration du solde des échanges, résultant d'une dépréciation du taux de change et d'une baisse des coûts unitaires. En outre, les récessions mondialement synchronisées sont plus longues et plus profondes que les autres. Sans compter l'actuelle, il y a eu, depuis 1960, trois récessions touchant simultanément 10 ou plus des 21 pays avancés de l'échantillon : 1975, 1980 et 1992. Une récession simultanée dure en moyenne une fois et demie plus qu'une récession normale. Les reprises sont le plus souvent difficiles, à cause de la faiblesse de la demande externe, surtout si l'activité baisse également aux Etats-Unis. A ce propos, pendant les récessions de 1975 et de 1980, la chute des importations américaines a contribué à un net recul du commerce mondial. Dans cette optique, le document fait remarquer, que la coïncidence d'une crise financière et d'une récession mondiale va probablement entraîner une baisse de la production d'une gravité et d'une longueur inhabituelles. Comme il s'agit d'un événement rare, il faut se garder des conclusions hâtives. Néanmoins, la récession actuelle étant très synchronisée et couplée à de sérieuses perturbations financières, elle risque fort de persister et d'être suivie d'une reprise plus faible que la moyenne. Pour contrer cette situation, la politique macroéconomique peut être utile pour atténuer la récession et hâter la reprise. Synthèse Yazid Idir