Le directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), Pascal Lamy, sera présent au 1er Forum des hommes d'affaires maghrébins, qui se tiendra les 10 et 11 mai prochain à Alger. Les participants à cet événement, qui fait suite à la foire maghrébine organisée à Alger en novembre de l'année dernière avec la participation de quatre pays de l'Union du Maghreb arabe (Algérie, Libye, Tunisie, Maroc) alors que la Mauritanie était absente, tenteront d'explorer les moyens de renforcer la coopération intermaghrébine dans un contexte particulier pour l'Algérie qui a adhéré à la Zone arabe de libre-échange depuis le début du mois de janvier dernier. La visite du premier responsable de cette institution intervient alors que les négociations entre l'Algérie et cette organisation stagnent depuis le début de l'année 2008. Alors que le dernier rapport du groupe de travail pour l'adhésion de l'Algérie à l'OMC indique qu'il reste beaucoup de mesures que l'Algérie doit prendre pour accéder à cette organisation, l'Algérie fait objection sachant qu'elle a accompli l'essentiel pour son accession, et ce malgré que les responsables du ministère du Commerce refusent certaines conditions formulées dans la dernière liste de questions adressées par l'OMC. Le négociateur algérien était, quant à lui, clair à ce propos : "L'Algérie n'acceptera pas des conditions non prévues par les accords, dénommés également règles, de l'OMC, surtout si elles portent atteinte à l'intérêt national dans le cadre des négociations d'adhésion à cette organisation". Selon les dernières déclarations du négociateur et directeur des échanges commerciaux au ministère du Commerce, M. Saïd Djellab, l'Algérie est plus que déterminé à poursuivre ses négociations portant sur son adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), mais elle n'acceptera, en aucun cas, des conditions non prévues par les règles de cette institution mondiale, notamment celles qui portent atteinte à l'intérêt national. Il a expliqué que l'Algérie n'a aucun problème pour la question de conformité avec les accords de l'OMC, mais tout ce qui est en plus de l'accord est inacceptable, d'autant plus s'il touche à l'intérêt national, tout en soulignant que l'adhésion de l'Algérie à l'OMC est en fonction des intérêts de l'économie nationale, à court, moyen et long termes. M. Djellab a précisé que les requêtes émanant de l'OMC susceptibles de nuire à une branche d'industrie ou d'agriculture sont négociées en fonction des intérêts du pays. Cette visite sera une occasion, non seulement pour évoquer la question de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, mais il sera question aussi de l'intégration économique maghrébine. Rappelons, dans ce contexte, que le patron du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn, a confirmé le soutien de son institution pour faire avancer le processus d'intégration régionale maghrébine. Il a souligné, à ce propos, que cette intégration devient impérative au regard des difficultés de la conjoncture internationale, et que les pays maghrébins peuvent trouver dans cette initiative les ressorts nécessaires pour renforcer les capacités des pays de la région à relever les défis du nouvel environnement international. Brahim Mahdid