Dans un entretien à Challenges.fr, Andreas Höfert, l'économiste d'UBS, indique qu'il existe un risque réel de crise boursière le 4 mai estimant dans ce sens que les "tests" imposés aux banques américaines à cette date sont dangereux.En effet, M. Höfert pense que tant que la crise financière n'est pas terminée, l'économie ne pourra pas redémarrer sur des bases saines et que le 4 mai prochain est la date butoir fixée pour les tests des banques américaines. " Mais beaucoup de banques se demandent si elles ont envie de céder leurs actifs toxiques à la valeur comptable, ce qui revient à réaliser les pertes. Et les acheteurs seront-ils au rendez-vous? Pour les marchés, il y a un "risque 4 mai" ", a-t-il indiqué. L'économiste de la banque suisse UBS estime par ailleurs que la récession sera longue et profonde. Et que trop de risques persistent pour que le rebond boursier perdure. " Il y a beaucoup d'incertitudes, sur les créances des banques américaines sur les cartes de crédit, sur l'immobilier commercial américain et sur l'Europe de l'Est. L'endettement des ménages américains doit encore se réduire. La volatilité reste trois fois plus élevée qu'à l'été dernier ", dira-t-il. Avant d'ajouter que beaucoup ont pensé que la nouvelle administration américaine apporterait un plan qui résoudrait le problème financier. " Il a fallu deux mois pour que le plan prenne forme et le secrétariat au Trésor américain est controversé. Cela a profondément déçu le marché, d'où la flambée de volatilité entre fin janvier et mi-mars. Les provisions pour crédit douteux sont aujourd'hui estimées à 4.000 milliards de dollars par le FMI: 1.300 milliards pour l'activité de crédit normale et 2.700 milliards pour les dettes toxique", a-t-il indiqué. Aussi, la lourdeur du dossier des actifs toxiques ne pèsent pas sur les seules banques américaines, mais concerne aussi, les banques européennes. Ainsi les actifs toxiques et la récession mondiale font peser "des doutes" sur le bilan des banques françaises. Selon Alain de Serres, co-auteur pour l'OCDE de l'Etude économique de la France 2009 , "il faut rester vigilant (...) tant qu'il y aura des doutes qui pèseront sur le bilan des banques françaises notamment reliées à la question du traitement des actifs toxiques", a déclaré devant la presse publiée mardi. "Il y a clairement des expositions à des institutions et à un certain nombre d'actifs dont l'évaluation est très difficile aujourd'hui, c'est pour ça qu'il faut rester prudent", a précisé M. de Serres. D'après lui, la récession expose en outre "les banques à de nouvelles dégradations de leurs actifs alors qu'elles sont déjà fragilisées", même si elles semblent "en meilleure posture que dans d'autres pays". La plupart des banques françaises ont réalisé des bénéfices en 2008 en dépit de la crise économique. Synthèse I. B.