Présenté comme un événement majeur, " Alger, capitale de la culture arabe 2007 ", n'aura, après son lancement, il y a plus d'un mois, pas convaincu grand monde. Les Algérois ne sentent ni de près ni de loin qu'une quelconque chose bouge au niveau de la capitale. Rien ne témoigne de ce bouillonnement culturel que l'on a présenté comme tel, bien avant le début de ce grand rendez-vous qui englobe toutes les facettes de la vie culturelle et artistique arabe. " Alger est comme hier. Rien de spécial " révèle Samia, une enseignante de français qui ajoute que " les banderoles au logo de la manifestation, je les vois flottant quand je suis dans le bus". La plupart des structures culturelles algéroises, qui accueillent quelques-uns des spectacles programmés pour cette manifestation, tournent pratiquement, au même rythme que celui habituel. On a juste l'impression qu'officiellement tous les menus qui sont à l'affiche que çà soit ceux du folklore, du plastique, du cinéma, du théâtre ou autres sont mis d'office sous la présentation générale, d'"Alger, capitale de la culture arabe 2007". "Il n'y a aucune marque particulière qui témoigne d'un bouillonnement artistique quelconque. Aucun signe, aucun symbole ne révèle quoi que ce soit de particulier dans la capitale" explique encore Madjid un étudiant en droit. Pourtant, officiellement, l'on a annoncé que cette manifestation placée sous le haut patronage, du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, devra enregistrer un rythme soutenu qui touche non pas seulement la capitale mais aussi l'ensemble des régions du pays. La plupart des pays arabes devront être là avec comme bagages des produits qui englobent toutes les disciplines culturelles et artistiques. Après les spectacles d'ouverture qui ont vu participer des artistes et hommes de culture de tous les coins du Monde arabe, le programme de la manifestation est rentré dans une phase pratique, mais sans grand attrait ni grande affluence du public. Tout est fait comme si Alger vivait, simplement, à son rythme régulier en matière de culture. Le passage des Egyptiens, puis des Yéménites et des Koweïtiens lors de trois semaines culturelles rentrant dans ce même cadre, n'a pas eu un quelconque écho. Et même les expositions plastiques de ces pays hôtes, organisées au Palais de la culture Moufdi-Zakaria, n'ont pas drainé grand monde. Ce qui reste, cependant, de cette rencontre c'est indéniablement la série de publications,, qui est prévue ainsi que les films en chantier. Après le premier livre édité à l'occasion de cette manifestation et présenté déjà lors des cérémonies d'ouverture, le ministère de la Culture a organisé, la semaine dernière, une cérémonie de présentation de quelque 38 titres édités ou réédités dans le cadre de l'année de la culture arabe. Sur un autre plan, la salle de cinéma Algeria a vu la présentation, en public, de l'une des premières œuvres cinématographiques réalisées avec l'apport des fonds destinés à la manifestation "Alger, capitale de la culture arabe." Il s'agit du film, Morituri du cinéaste Touita Okacha, tiré de l'œuvre littéraire éponyme de Yasmina Khadra. Les planches du Théâtre national algérien, ont également, vu défiler les acteurs de la première réalisation théâtrale produite dans le cadre de l'année de la culture arabe par le théâtre régional de Béjaïa sur une adaptation de l'œuvre Le fleuve détourné, de Rachid Mimouni Au niveau de l'animation culturelle, le programme des semaines culturelles des wilayas a connu un premier départ avec les wilayas de Annaba et de Sidi Bel-Abbès, puis la programmation, dès cette semaine, au niveau du Théâtre de verdure d'Alger et de la salle El Mougar, de celles des wilayas de Saïda et Oum El Bouaghi. En même temps, les salles de spectacles d'Alger et de certaines autres villes de l'intérieur du pays ont vu passer les activités des semaines culturelles de l'Egypte puis du Yémen. Avec tout çà rien n'y fait, " Alger, capitale de la culture arabe 2007", n'est, à présent, qu'un non événement puisque les têtes des Algériens semblent être ailleurs.