L'accord d'association régissant les relations entre l'Union européenne et l'Algérie mis en œuvre depuis le 1er septembre 2005, devrait aboutir à la mise en place d'une zone de libre-échange avec l'Europe à l'horizon 2017. Cette zone devant être un espace de paix et de stabilité, est basée sur des principes fondamentaux que l'Algérie est impérativement appelée à respecter. De ce fait, un bon nombre de mutations doivent être opérées afin de répondre aux différentes stipulations inclues dans ledit accord. A ce titre, le Dr Abderrahmane Mebtoul, expert international et professeur d'université en management stratégique, s'est penché sur la question des réformes et défis permettant, non seulement l'intégration de notre pays dans cette zone, mais il s'agit également pour l'Algérie d'éviter d'importantes pénalités en cas de non-respect des règles. Selon le Dr Mebtoul, ces réformes sont d'ordre juridique éducatif et économique. Dans le volet juridique, l'expert international a mis en évidence la nécessité pour l'Algérie d'opter pour la bonne gouvernance devant toucher l'ensemble des outils et des méthodes de gestion des affaires de la Cité et embrassant la totalité des actions politiques qui ont pour vocation de servir la collectivité. Afin d'atteindre un tel objectif, selon lui, il est impératif d'endiguer le phénomène de l'informel et de la corruption. "La mauvaise position de l'Algérie est liée au détournement de deniers publics, du trafic d'influence et de la corruption dans les marchés publics", a-t-il signalé. Selon lui, la mise en place de mécanismes transparents dans la gestion des affaires, l'implication de l'ensemble des segments pour une société plus participative et citoyenne, base d'une bonne gouvernance, sont les conditions fondamentales pour éviter que la puissance publique soit utilisée à des fins d'enrichissement privé. La réforme de la justice, selon Mebtoul, comprend l'adaptation et l'harmonisation de la législation ; le renforcement de l'indépendance de la justice ; la spécialisation des magistrats, en particulier dans les domaines économiques ; la décentralisation de la gestion des juridictions et la réhabilitation du système pénitentiaire. La réforme de l'administration publique et le renforcement des collectivités locales ont pour objectif de rendre l'administration plus efficace. Concernant les réformes de l'éducation, s'appuyant sur les documents de la communauté économique européenne relatifs à l'Algérie, la prise en charge de la dimension "développement humain" implique des actions vigoureuses dans des secteurs aussi divers que l'enseignement ; l'expert précisera que les objectifs visés sont l'amélioration du rendement du système de l'enseignement, la réduction des disparités en matière de scolarisation, le rapprochement de la formation professionnelle du monde du travail et la modernisation des statuts des établissements de formation. Ainsi, l'éducation et la formation professionnelle, doivent être renforcées afin d'accompagner les réformes structurelles de l'économie et d'améliorer les perspectives d'une participation à la vie active, notamment de la femme et des jeunes générations. Ceci inclut aussi le problème de la requalification de effectifs touchés par les effets de la transition économique. Pour ce qui est des défis économiques, le Dr Mebtoul soulignera que la modernisation des finances publiques doit permettre de combattre la fraude et d'augmenter le rendement de la fiscalité ordinaire, l'administration fiscale devant être dotée d'un statut spécial, réorganisée et modernisée en plus des mesures spécifiques devant viser l'élargissement de la recette et une meilleure efficacité des dépenses. Sur le plan des actions micro-économiques et institutionnelles, l'Algérie doit créer des conditions favorables au développement du secteur privé afin de renverser l'évolution négative du secteur industriel et de diversifier l'économie. En parallèle, le secteur financier est toujours sclérosé doit être modernisé et davantage ouvert au capital privé où l'Algérie s'est engagée dans cet accord à favoriser la liberté des mouvements de capitaux et les transferts de capitaux des compagnies étrangères. L'adaptation et l'harmonisation du cadre réglementaire avec l'UE et les pays voisins amélioreraient la compétitivité internationale des entreprises et la libéralisation et la modernisation des infrastructures économiques, en particulier celles qui sont à vocation régionale, et devraient renforcer l'intégration sous-régionale et l'intégration à l'économie mondiale. Z. M