La crise financière que subit l'économie mondiale depuis plus d'une année est-elle sur le point de reconfigurer la donne sur le marché international ? Pas au point de pronostiquer une refonte globale du marché international ; mais plusieurs tendances s'orientent de plus en plus vers des changements considérables. En effet, les institutions de Bretton Woods s'attèlent, d'ores et déjà, à anticiper sur ces changements. La Banque mondiale, autant que le Fonds monétaire international, sont allés chacun de sa propre analyse, anticipant sur le regain d'intérêt que le continent africain s'apprête à gagner sur l'échiquier de la finance internationale. Dans une lecture analytique de la situation de la finance internationale qu'il a présentée récemment, le directeur général de la Banque mondiale, Robert Zoellick mise sur les atouts que renferme le marché africain pour attirer les capitaux étrangers à moyen et long termes. Ceci au moment où le même responsable table sur une forte abondance de liquidités à long terme, contrairement à la situation que traverse le marché international à court terme. Pour endiguer les effets dévastateurs de la crise mondiale actuelle, les deux plus puissantes institutions financières et monétaires internationales (la BM et le FMI) mettent en avant le rôle plus que jamais prépondérant que peuvent jouer les fonds souverains, notamment dans des économies comme celles des pays africains. D'emblée, à la faveur de cette nouvelle donne, de nouveaux concepts sont mis en avant, comme la micro-participation qui, selon la Banque mondiale est un "volet doté d'un fonds de 100 millions de dollars et, entre autres opportunités pour les fonds souverains, les investissements de portefeuille, à l'heure où toutes les évaluations concluent à une sous-valorisation des actifs africains". Voilà donc un créneau qui permettrait aux fonds souverains, regroupant pas moins de 3 000 milliards de dollars à travers le monde, de retrouver leur place sur le marché mondial. Cependant, "la Banque mondiale s'attelle à la mise en place de nouveaux indices de référence permettant aux fonds souverains, et pourquoi pas, même aux fonds de pension, de mieux comprendre l'Afrique", est-il encore utile de préciser. L'accélération des projets d'infrastructures ne fera que faciliter davantage l'accessibilité du continent à la finance mondiale. Après avoir nourri une certaine réticence à l'égard des fonds souverains, les deux institutions incarnant le nouvel ordre mondial reviennent à de meilleurs sentiments, estimant qu'"il s'agit d'encourager ces fonds souverains à investir en Afrique à travers des prises de participations, 1% de leurs capitaux à travers des plateformes d'investissement et d'information de la Banque mondiale. Un tel montage pourrait ensuite être le noyau où viendra se greffer différents types de fonds et d'entreprises. L'Afrique, qui a vu 17 pays non pétroliers, comptant 36% de la population réalise une croissance de 5,5% en moyenne entre 1995 et 2005, et 8 pays exportateurs de l'or noir réaliser une croissance de 8%, présente des perspectives globalement intéressantes". Pour le Directeur général de la Banque mondiale, "les investissements sous forme de prise de participation sont plus viables à long terme que la dette". L'autre facteur favorable aux fonds souverains, c'est "la difficulté de lever les fonds sur le court terme, alors que les fonds constituent une solution pour le long terme, à bon marché et sans charges liées à l'endettement". M. Amani