Les participants au Forum international de la ressource humaine à Alger ont abordé plusieurs thèmes importants ; l'intégration du système de rémunération en tant que système de gestion des ressources humaines préconisée, a été l'un des sujets débattus. "Ce système doit être lié à une gestion dans le temps par rapport aux moyens et à l'organisation du travail au sein d'une entreprise", a indiqué M'hamed Bitouri, docteur en psychologie et expert international en ressource humaine, dans sa communication intitulée : "de la notion de qualification à la notion de compétence".Il a ainsi appelé à arrêter de payer les gens en fonction du pouvoir d'achat, car plus les indices des salaires sont calculés par rapport au pouvoir d'achat, plus cela augmente en termes de prix et de tarifs, estimant qu'il serait mieux d'être en surabondance en gagnant moins que d'aller vers l'augmentation des prix en même temps que les commerçants. M. Bitour a relevé que le système algérien est encore focalisé sur l'ancien système du SGT (statut général du travailleur), le salaire étant calculé par rapport au couffin , soulignant que les grandes tendances vont vers l'indemnisation des rémunérations. A savoir que le Forum international de la ressource humaine a consacré un long débat sur la nécessité de doter les entreprises algériennes d'un comité stratégique. "Plusieurs entreprises algériennes doivent disposer d'un comité stratégique qui leur permettra d'avoir une vision et une réflexion en termes de groupe et de filière et de pouvoir travailler avec une meilleure visibilité à court terme", a indiqué Michel Delattre, expert à MD Expansion, qui intervenait au deuxième et dernier jour de cette rencontre ayant réuni des experts algériens et étrangers. Le comité stratégique qui est un outil développé dans les pays du Maghreb depuis 25 ans, selon M. Delattre, consiste en la mise en place, dans une entreprise, d'un point focal dans lequel l'ensemble des compétences nécessaires au bon développement de cette dernière se réunissent. Ces compétences ne travailleront pas sur le court terme, qui relève des missions d'un comité de direction ou d'un conseil d'administration, mais sur la vision prospective de l'entreprise, a expliqué M. Delattre, affirmant que "c'est ce regard que l'on doit avoir en utilisant l'ensemble des cadres opérationnels de l'entreprise, tout en ayant un minimum de stratégie". Le travail de prospective du comité stratégique tend, en fait, à permettre à l'entreprise de se positionner et envisager l'avenir avec davantage de sécurité, a-t-il ajouté. Evoquant les ressources humaines en Algérie, cet expert international a estimé qu'il y avait un retard au niveau du management des ressources humaines, suggérant de ne pas opposer les formations diplômantes à celles permettant d'intégrer rapidement la culture d'entreprise. Il a ainsi rappelé qu'auparavant, on parlait de direction du personnel, puis de gestion des ressources humaines pour faire mieux avancer l'ensemble du personnel dans la vision de la direction de l'entreprise. "Aujourd'hui, on parle plutôt de management des ressources humaines dans une dimension plus positive", a-t-il fait observer, expliquant que les ressources humaines ne sont plus un outil d'accompagnement ou d'application de décisions unitaires, provenant de la direction, mais des éléments proactifs à même d'aider le chef d'entreprise à améliorer le sens dans lequel l'entreprise doit se développer. Ouzna Mesroua