La majorité des entreprises algériennes ne réalise pas la dimension économique de la gestion des ressources humaines qui est pourtant la clé de la réussite. Plus de 50% des petites et moyennes entreprises (PME) en Algérie ne réalisent pas l'importance de la gestion des ressources humaines dans leur développement. C'est l'observation qui a été faite par tous les participants aux travaux du premier Forum international sur les ressources humaines organisé mercredi par l'entreprise Buzz-communication. En effet, cette observation basée sur des études réalisées par les universités d'économie et de commerce, révèle que sur les 420.000 PME existant en Algérie, seules 25.200, appliquent le système de gestion des ressources humaines, soit 6% du nombre total. A ce sujet, le président-directeur général de l'Institut national supérieur de management (Insim), Abdelhak Laâmiri, a souligné que «la majorité des entreprises algériennes ne réalisent pas la dimension économique de la gestion des ressources humaines qui est pourtant, la clé de la réussite». Quant aux insuffisances accusées par les entreprises algériennes, M.Laâmiri a évoqué «la formation de la main-d'oeuvre non spécialisée», précisant que «les secteurs publics craignent aujourd'hui de former les travailleurs qui, une fois la formation achevée, préfèrent rejoindre les entreprises étrangères ou privées». Dans ce contexte, il a cité des études réalisées par des chercheurs algériens selon lesquels «70% des entreprises publiques n'organisent ni formation ni recyclage au profit de leurs employés de crainte de les voir déserter vers les entreprises étrangères». D'autres questions ont été évoquées lors de cette rencontre, notamment celles relevant de la communication. L'intervenant a en effet pointé du doigt le problème de communication existant entre «la base et le sommet» au sein des entreprises algériennes. Il a estimé à ce sujet que «l'absence d'un système de communication efficace crée un fossé qui ne favorise pas l'ancrage de conditions socioprofessionnelles adéquates». Il a, dans ce contexte, exhorté les parties concernées à mettre en place des politiques visant le développement de la gestion des ressources humaines en mettant l'accent sur la formation, la valorisation des compétences du travailleur et l'augmentation des salaires. Le professeur Omar Aktouf de l'université de Montréal a, quant à lui, expliqué cette insuffisance dans la gestion des ressources humaines par «l'absence des conditions idoines permettant au travailleur de mettre en valeur ses compétences». Il a, en outre, mis en exergue l'importance de la formation en suggérant de prendre l'exemple des pays développés, notamment le Japon et l'Allemagne, et de favoriser le travail collectif sur lequel repose tout développement cohérent et rentable des entreprises.