«Malgré la crise économique et financière, et en dépit de la baisse des revenus de l'Algérie, l'Etat poursuivra son programme de développement». La déclaration a été faite par le premier argentier du pays, le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, hier, à l'Office national des statistiques. En effet, selon ses dires, la baisse du prix pétrolier sur le marché international, au 1e trimestre de l'année en cours à une moyenne de 44 dollars le baril, contre une moyenne de 87 dollars pour l'année 2008, se «traduit obligatoirement sur la baisse des revenus extérieurs, et cette baisse extérieure implique la baisse des revenus fiscaux pétroliers». Ce dernier a tenu à rassurer, encore une fois, sur les conséquences de la crise financière internationale sur l'économie nationale. «L'Algérie maîtrise la situation», a laissé entendre Karim Djoudi, qui n'omet pas au passage de soulever la problématique de la baisse des prix du pétrole qui serait cruciale. Des prix qui sont passés la semaine écoulée sous les 55 dollars le baril. Ce qui pourrait donc avoir des répercussions sur «la politique budgétaire du pays si les prix du pétrole continuent leur dégringolade» étant donné que les recettes de l'Algérie dépendent à 98 % des hydrocarbures. Ajouter à cela la baisse des recettes fiscales comparées à ce qui a été réalisé durant les trois premiers mois de l'année 2008. Les recettes fiscales collectées du début janvier à la fin mars 2009 font ressortir un recul de près de 20%, selon la Direction générale des impôts (DGI). Pour l'heure, la situation semble être maîtrisée. Le ministre des Finances s'appuie sur plusieurs paramètres. En premier «le paiement de la dette extérieure dont le niveau actuel a sensiblement diminué», en sus de la décision prise par le gouvernement de ne pas “convertir le dinar et le financement des projets en monnaie nationale au lieu de la devise”. Des dispositions qui ont donné leurs fruits, car cela a permis «d'éviter de diffuser les risques sur le marché algérien». Quoiqu'il en soit, l'Algérie est assurée de compenser les éventuelles pertes grâce à l'appréciation du dollar face à l'euro d'autant que le billet vert a retrouvé des couleurs ces dernières semaines. “Le niveau des réserves de change actuel donne en tout cas une certaine sécurité en plus du fonds de régulation qui représente 40% du PIB”, insiste le ministre. Le grand argentier du pays a estimé qu'en tout état de cause, les pouvoirs publics semblent avoir tiré les enseignements nécessaires de la crise financière internationale. En tout cas, le ministre s'est montré rassurant en affirmant, que «l'Etat a une visibilité à moyen terme.» Par ailleurs, et s'agissant de mettre en place un système national des statistiques fiable le ministre a estimé que l'installation du conseil national des statistiques, par l'Office national des statistiques, et la mise en place d'une équipe de travail qui englobe quatre commissions, avec la mission principale, est de définir la politique en matière de collecte de la formation statistique, et définir les normes en matière statistiques. En effet, la dernière phase est celle de l'harmonisation des répertoires, c'est-à-dire la formation remise au niveau central, et l'interconnexion des bases de données. Donc tous ceux qui sont producteurs de l'information statistique, vont parvenir à une logique d'harmonisation de leurs répertoires avec l'Office national des statistiques, et accède à une logique d'interconnexion de leurs bases de données avec l'ONS qui a la mission de produire la formation statistique dont a besoin l'économie nationale et les opérateurs économique, ainsi que les politiques publiques. Dans ce sillage, «des enquêtes statistiques qui touchent profondément à l'appréciation des politiques économiques, et le recensement économique seront lancées», affirme-t-il. Il est à noter que deux conventions de collaboration ont été signées entre l'ONS et la Direction générale des impôts, le Centre national du registre du commerce. Hamid Si Salem