Concernant l'Accord d'association, le ministre évite de parler d'échec même si les chiffres mettent en exergue un grand déséquilibre dans les échanges commerciaux. Les investisseurs étrangers n'ont exprimé aucune crainte quant aux nouvelles mesures prises par le gouvernement dans le domaine de l'investissement. C'est du moins ce qu'a déclaré à L'Expression, le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, en marge de l'examen du Plan d'action du gouvernement à l'APN. Pour ce dernier, «chaque pays est en droit de réviser sa législation quand la situation l'impose» «L'économie mondiale évolue, la nôtre aussi. L'on est, dans ce cas, en droit d'agir et de réagir selon les circonstances» poursuit-il. Il refuse de parler «d'effet rétroactif» dans l'application du décret relatif aux sociétés étrangères d'importation obligées de faire associer un partenaire algérien à hauteur de 30% dans leur capital. «Effectivement, cette règle sera appliquée aux sociétés déjà installées, mais nous ne sommes pas là face à une application à effet rétroactif de la loi. Nous demandons tout simplement à ces sociétés de se conformer à la législation algérienne», précise-t-il. Dans un autre chapitre, le ministre a affirmé que le comité gouvernemental tiendra une réunion au courant de la semaine prochaine pour examiner le dossier des négociations entre l'Algérie et l'OMC. «Nous sommes en train de mener les négociations. Et à ce niveau, chacun, bien évidemment, tente de défendre ses intérêts», souligne M.Djaâboub. Il a ajouté que l'Algérie n'est pas prête à concéder au sujet du prix du gaz: «Nous avons à maintes fois réitéré à nos partenaires que le prix du gaz vendu au marché intérieur n'est nullement subventionné. C'est le prix naturel; sur ce plan, nous n'avons rien à concéder.» Par ailleurs, l'Algérie ne cache pas son mécontentement face à l'attitude de l'Union européenne à qui l'on reproche d'avoir failli à ses engagements. «L'UE a promis de nous aider dans les négociations avec l'OMC en contrepartie de la signature de notre partenariat, mais malheureusement cet engagement n'a pas été tenu», lâche le ministre. Concernant l'Accord d'association avec l'UE, le ministre évite de parler d'échec même si les chiffres mettent en exergue un grand déséquilibre dans les échanges commerciaux tout en rappelant que, selon les experts, pour un dollar exporté, l'Algérie importe 20 dollars de cette zone. «Il faut se référer au projet signé pour comprendre ce déséquilibre», relève-t-il. Justement, le ministre a reconnu la semaine précédente lors de son passage à la Radio nationale que l'Accord d'association avec l'UE est entaché de lacunes. Pour compenser ces désavantages, il a assuré qu'«en janvier 2010 un rendez-vous est prévu pour passer en revue l'Accord d'association avec l'Union européenne et essayer de corriger ce qu'il y a à corriger». Pour ce faire, le ministre a opté, désormais pour la concertation avec les organisations patronales algériennes. Une réunion d'évaluation est prévue dans les quinze jours entre le ministère du Commerce et le patronat. La tenue de cette réunion avec les organisations patronales nationales a pour but de faire un audit et une expertise de l'Accord d'association avec l'UE dans les détails.