L'Algérie va proposer prochainement l'amendement de certaines dispositions de l'accord d'association avec l'Union européenne (UE), entré en vigueur en 2005, notamment certains contingents à l'exportation. C'est du moins ce qu'a fait savoir, mercredi dernier, le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, dans un entretien à l'APS. Selon le ministre, les propositions d'amendement relatives à l'aspect commercial de l'accord vont concerner notamment "les contingents de produits algériens exportés vers l'UE sans droits de douanes", a-t-il indiqué, signalant que "les normes imposées pour ces produits sont inaccessibles pour les exportateurs algériens". M. Djaâboub a cité, entre autres, l'exemple de plusieurs produits agricoles et de pêche dont l'Algérie veut renégocier les contingents pour faciliter leur placement sur le marché européen, indiquant que certains contingents de fruits sont accordés hors saison. A noter qu'une réunion est prévue entre le ministère du Commerce, les industriels et les experts pour faire une évaluation des relations commerciales algéro-européennes afin de "rectifier certaines dispositions de l'accord". "Cette clause de rendez-vous va nous permettre d'ajuster et de revoir les dispositions de cet accord pour instaurer un système gagnant-gagnant", a-t-il souligné. Le ministre a regretté, en outre, les exigences "trop sévères" imposées par l'UE aux importations algériennes et les difficultés rencontrées par les opérateurs économiques pour l'obtention des visas. M. Djaâboub a indiqué, par ailleurs, que la partie algérienne attendait encore l'officialisation par l'UE de l'accord sur le prix du gaz auquel les deux parties sont parvenues dernièrement. Abordant un autre chapitre, la question de l'adhésion de l'Algérie à l' Organisation mondiale du commerce (OMC), le ministre a estimé " qu'à l'heure actuelle, le gouvernement algérien n'a pas encore jugé opportun de donner une réponse définitive aux questions de l'OMC qui sont extrêmement pertinentes", a-t-il déclaré. L'Algérie a reçu, entre 2008 et 2009, un total de 96 questions de l'UE et des Etats-Unis, dont une quinzaine ont des incidences sur l'économie nationale, a-t-il affirmé. "Cette position forte de l'Algérie les gêne", a-t-il ajouté, regrettant que "chaque membre de l'OMC demande à l'Algérie des concessions en fonction de ses intérêts et non pas de ceux de l'organisation", rendant "les négociations beaucoup plus complexes". M. Djaâboub a déploré, à cet effet, l'absence "d'une feuille de route toute prête" à appliquer sur les Etats désireux d'adhérer à l'OMC. Pour rappel, l'Algérie, qui a entamé le processus d'adhésion à l'ex. GATT en 1987, a mené dix rounds de négociations multilatérales durant lesquels elle a traité 1.600 questions relatives à son système économique et a tenu 93 réunions bilatérales avec 21 pays. Après le 10e round, l'Algérie a reçu 96 questions relatives à certains aspects d'une dizaine de thèmes sur lesquels elle poursuit actuellement les négociations. Il s'agit des régimes des licences d'importation, des mesures sanitaires et phytosanitaires, des obstacles techniques au commerce, des subventions aux exportations, du fonctionnement des entreprises publiques, du prix du gaz, de la taxe sur la valeur ajoutée et des entreprises commerciales d'Etat.