Bloquée depuis plusieurs années du fait de réticences de pays membres, la conférence du désarmement des Nations unies vient d'être relancée. A cet effet, le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, a relevé, hier à Genève (Suisse), les progrès réalisés dans la conférence du désarmement des Nations unies. L'Algérie tient à souligner "les progrès réalisés dans le cadre de nos consultations", a-t-il dit, tout en souhaitant qu'ils puissent ouvrir la voie à l'"engagement constructif et finalement à une plateforme d'entente pour la relance des travaux de la conférence du désarmement afin de renouer avec sa vocation première en tant qu'enceinte privilégiée pour la promotion et la préservation de la sécurité internationale ". Le ministre a estimé que "la dynamique, ainsi amorcée, ne manquera certainement pas d'avoir un effet d'entraînement positif sur la prise en charge des questions apparentées ou connexes à travers tout le système des Nations unies". M. Medelci qui a souligné les "perspectives prometteuses" des consultations destinées à relancer les processus d'un désarmement général et complet, n'a pas manqué d'exprimer sa gratitude au secrétaire général de la conférence, M. Sergei Ordzhonikideze, et au haut représentant pour les affaires de désarmement dont les soutiens précieux, a-t-il dit, et les conseils avisés ont été particulièrement utiles en cette période cruciale des consultations. Il a également rendu hommage à "la souplesse et à l'esprit d'accommodement mutuel", dont tous les représentants des Etats membres de la conférence "ont fait preuve sur des questions aussi sensibles que délicates", a-t-il ajouté, ce qui augure bien d'une issue prochaine positive. Le chef de la diplomatie algérienne s'est félicité des progrès qui se sont accélérés, ces dernières années, s'associant ainsi au secrétaire général de l'ONU, pour "féliciter le président de la conférence, l'ambassadeur Idris Jazaïri et l'ensemble des ambassadeurs concernés pour les résultats indéniables déjà obtenus". Il a ajouté que toutes ces énergies y "sont parvenues par un remarquable travail d'équipe qui, dépassant les clivages traditionnels, a assurément permis d'engager la conférence sur la voie désirée". Il a également souligné que "grâce à ces efforts, la conférence sera bientôt à même de renouer avec sa vocation première en tant qu'enceinte privilégiée pour la promotion et la préservation de la sécurité internationale". M. Medelci a rappelé que le président Bouteflika avait présidé, en janvier 1979, en qualité de chef de la diplomatie algérienne, la séance inaugurale du Comité du désarmement. "C'était en effet le commencement d'une grande aventure au cours de laquelle le comité, puis la conférence du désarmement adoptèrent, tour à tour, la Convention sur l'interdiction des armes chimiques et le traité d'interdiction complète des essais nucléaires", a-t-il dit. Il a estimé que 30 ans plus tard, "c'est une source de grande satisfaction qu'échoit à l'Algérie de marquer sa présence au moment où la conférence prend un nouvel élan tout aussi prometteur, pour jeter les bases d'un consensus international pour un monde plus sûr". Relevant que la communauté internationale "se rend compte aujourd'hui combien est illusoire la sécurité à l'abri des remparts de l'idéologie dogmatique ou du bouclier de la suprématie militaire", M. Medelci a affirmé qu'elle "réalise que la véritable sécurité internationale ne peut résulter que d'un climat de confiance entre partenaires disposés à se mettre au service d'une approche multilatérale et solidaire du désarmement". Il a, à cet égard, rappelé le soutien apporté par la récente conférence des pays non-alignés, des pays membres de l'Organisation de la Conférence islamique ainsi que du groupe arabe à la 3e session du comité préparatoire de la conférence d'examen du TNP à New York, ainsi que les nombreuses expressions de soutien d'Etats des 4 groupes de la conférence. Evoquant les tâches urgentes et à moyenne échéance qui attendent la conférence, il a cité la nomination par le conférence des présidents de groupes de travail et des coordinateurs spéciaux, après l'adoption du programme de travail, ainsi que la mise en place d'un calendrier de travail. "Le véritable nouveau départ aura lieu lorsque s'engageront effectivement les négociations, discussions et échanges de vues et informations de fond sur les 7 points de l'ordre du jour", a-t-il conclu. A.N.