La contrefaçon des pièces de rechange, une question qui devient une des priorités du ministère du Commerce en charge de protéger les consommateurs. Elle fera l'objet aujourd'hui d'une concertation entre la tutelle et les concessionnaires automobiles agréés en Algérie. La volonté affichée de venir à bout de ce fléau a incité le ministère à associer les premiers concernés qui subissent au même titre que les utilisateurs de ces pièces les effets de ce trafic qui a pris de l'ampleur. En témoigne le chiffre révélé par le directeur de la réglementation, la semaine dernière, sur l'importation des pièces de rechange à hauteur de "500 millions de dollars en 2008". D'où cette préoccupation, légitime en somme, de faire barrage à la pièce contrefaite qui envahit le marché national. Lors de cette réunion, il sera question notamment, de mettre en avant les mesures préconisées par le ministère du Commerce dans sa lutte contre la contrefaçon. Des moyens tant humains que matériels ont été mis en place. Trois premiers ports sont déjà répertoriés où les contrôles seront intenses dans les prochains jours. Il s'agit des ports d'Alger, Béjaïa et Skikda où l'activité est très soutenue. Le nombre de contrôleurs sera augmenté au niveau des enceintes portuaires et des postes frontaliers. Les concessionnaires sont ainsi appelés à contribuer dans cette démarche, car il y va de la santé des automobilistes quand on sait que " 25% des accidents de la circulation sont dus aux pièces contrefaites". Mais le ministère ne s'arrêtera pas à ce niveau seulement. A en croire le directeur de la réglementation, qui s'est exprimé sur ce sujet la semaine dernière, il s'agit surtout de trouver les moyens à même de réorganiser l'activité de concessionnaire qui souffre d'un "vide juridique. Les décrets exécutifs publiés dans ce sens attendent toujours une application sur le terrain. Celui de 2007 énonce clairement dans son deuxième volet le respect des cahiers des charges devant lier les opérateurs économiques aux clients". Dans ce registre, le ministère compte réellement assainir le marché et l'activité de concessionnaire. Comme principale exigence, " l'importation de véhicules répondant aux normes et aux standards internationaux". D'aucuns s'interrogent tout de même sur le retard mis par les pouvoirs publics pour faire de cette exigence une condition sine qua non aujourd'hui. Il s'agit, à en croire les responsables du département d'El Hachemi Djaboub, d'un travail de longue haleine, comme celui d'instaurer des normes nationales. Un des projets retenu : la création d'un "laboratoire industriel". A rappeler que le volume des importations de véhicules et de pièces de rechange a nettement évolué l'année précédente pour atteindre 2,5 milliards de dollars et le parc automobile est estimé à 4,5 millions de véhicules, selon les dernières statistiques du ministère du commerce. Abdelghani M.