Apparemment, les pays d'Afrique du Nord intéressent les groupes bancaires du Moyen-Orient. En effet, après Al Salam Bank, c'est au tour d'Abu Dhabi Islamic Bank (Adib), qui vient de consacrer 110 millions d'euros pour son installation en Algérie. De même pour Koweït Finance House (KFH), qui attendent toujours l'obtention d'un agrément en Algérie. Ces récentes arrivées sont-elles la preuve d'un nouvel intérêt des banques du Golfe pour l'Afrique du Nord? Les banques du Golfe qui s'intéressent à l'Afrique du Nord se heurtent à la barrière linguistique et culturelle. Pourquoi s'aventurer sur des marchés qu'elles connaissent mal alors que le business dans leur propre région est florissant? D'une part, parce que le secteur est juteux en raison d'une forte demande. Beaucoup d'investisseurs algériens, pour la plupart installés dans les pays du Golfe, réclament par exemple ce genre de financement halal. D'autre part, les produits islamiques deviennent un sérieux concurrent des prêts traditionnels. Pratiquement tous les départements études stratégiques des banques étrangères installés en Algérie étudient sérieusement la possibilité de lancer des produits financiers halal. Aussi, le Maghreb reste un petit marché, où seule l'Algérie se montre encore généreuse en licences. Et pour preuve, le paysage bancaire algérien compte Arab Banking Corporation (29,7 % Kuwait Investment Authority, 29,5 % Banque centrale libyenne et 27,6 % Abu Dhabi Investment Authority) et Algeria Gulf Bank, du groupe koweïtien Kipco, qui recentre son activité autour de Burgan Bank. Pour le P-DG de la banque Abu Dhabi Islamic Bank, Mokretar Karroubi, cet investissement constitue un rendement intéressant. Les banques islamiques ont " leurs propres règles " qui " refusent la spéculation, le découvert, le rééchelonnement des dettes, " dira-t-il. Pour rappel, Al Salam Bank a été constituée avec un capital souscrit et libéré de 7.2 milliards de dinars algériens, soit 100 millions de dollars américains; en vue d'offrir des services bancaires islamiques adaptés, allant de pair avec le rythme du développement en Algérie, mais aussi en vue de faire face aux futurs défis sur les marchés local, régional et international. La banque a lancé ses activités en octobre 2008 après avoir obtenu l'approbation du Conseil de la Monnaie et du Crédit, avec un réseau réduit d'agences dans une première phase et qui devra un développement durable sur les années à venir. La banque s'est assignée pour objectif de jouer un rôle déterminant sur le marché bancaire islamique, à travers une panoplie de produits adaptés et de solutions bancaires uniques, conçue par des spécialistes de l'industrie qui auront à jouer un rôle important pour la hisser au premier rang des activités bancaires sur les plans régional et international. Al-Salam Bank se veut être un établissement financier à l'avant-garde qui offre des produits bancaires diversifiés, tels que des comptes d'épargne, des comptes de dépôts participatifs. En vue de l'acquisition d'un logement neuf, rénové, la construction ou l'aménagement d'un bien, Al Salam Bank offre également la possibilité d'un financement sous forme de Mourabaha, Idjar, ou Istisna'a pour une durée de financement allant jusqu'à 20 ans et à hauteur de 80% du coût d'acquisition. Ces activités bancaires comprennent également le financement d'acquisition de véhicules neufs . Al Salam Bank offre aussi la possibilité de financement par Mourabaha. De plus, la Banque offre des certificats d'investissement qui peuvent être souscrits pour une durée de 03 à 60 mois, revêtant la forme anonyme ou nominative, et sont rémunérés à la fin de chaque période en fonction des profits générés par les investissements engagés.