Le rapport de la Banque mondiale «l'eau dans le monde arabe» traite des questions relatives à l'eau aussi diverses que l'impact prévu du changement climatique sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, l'irrigation, les technologies de dessalement et l'art de la diplomatie dans le domaine de l'eau. En effet, la Banque mondiale alimente la connaissance régionale sur l'eau ; «l'eau dans le monde arabe» offre un ensemble complet d'idées, d'analyses et de réflexions sur la manière de gérer de façon plus efficace et plus durable les ressources en eau du Moyen-Orient. Etant donné que l'eau est rare et qu'elle est utilisée à diverses fins concurrentes, la région a besoin d'une stratégie qui va au-delà des simples solutions techniques pour revoir le régime des droits, le cadre réglementaire et les partenariats public-privé dans le domaine de l'eau. Le rapport présente les expériences des pays dans cinq domaines de la gestion de l'eau : l'approvisionnement, la distribution, la gouvernance, les responsabilités et l'ingénierie. Une nouvelle publication partage les connaissances de la Banque mondiale en matière de gestion des ressources hydrauliques dans l'une des régions les plus arides du monde. Le but de cette publication est, selon Vijay Jagannathan, responsable de l'équipe du secteur de l'eau, région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), à la Banque mondiale, de regrouper par écrit les connaissances existantes qui ont été acquises dans le cadre des projets financés par la Banque mondiale au Moyen-Orient pour aider à gérer une ressource rare et essentielle pour la région. Les 24 chapitres du rapport traitent des principaux enjeux relatifs aux politiques de gestion de l'eau, du rôle qu'occupent la voix des populations et les choix dans le processus décisionnel, de l'impact des lois, règlements et autres mesures relatives à l'eau, des expériences en matière de délégation des services d'eau au plus bas niveau de gestion et des études prospectives sur de nouvelles approches d'investissements dans le domaine de l'eau. Le rapport traite également du réchauffement climatique mondial en tant que principal moteur de l'amélioration de la gestion de l'eau et de l'innovation, note M. Jagannathan. Le changement climatique entraîne déjà de nouveaux défis en matière de gestion de l'eau et altère complètement ce que tenaient pour acquis bon nombre de pays depuis plusieurs siècles, dit-il. Les modèles du Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC) prévoient que la température et la variabilité de l'eau augmenteront dans plusieurs pays de la région et que les précipitations vont également diminuer de 30 % d'ici 2050. De récentes conclusions du GIEC confirment les tendances observées au cours de la dernière décennie en Algérie, au Maroc et en Tunisie : les données historiques sur la configuration des pluies ne permettent plus de faire des projections exactes pour les précipitations futures. Une partie de la solution pour la région consiste à mettre au point un ensemble de réformes qui s'attaquent tant aux problèmes de demande en eau (mesures incitatives pour encourager les agriculteurs à passer à des récoltes avec une meilleure productivité de l'eau) qu'aux problèmes d'approvisionnement (conservation de l'eau par la modernisation de l'irrigation et un meilleur suivi du cycle eau/évapotranspiration), soutient le rapport. Brahim Mahdid