La publicité contribue à la construction de l'image et d'un pays et à la croissance économique ; elle accompagne l'industriel ; elle est porteuse de valeur ajoutée ; créatrice d'emplois et elle permet aussi aux médias d'exister pour que les annonceurs touchent et ciblent un maximum de public ; c'est un secteur qui connaît un véritable boom dans le monde. Mais qu'en est-il alors de la situation de la publicité en Algérie ? Le chiffre d'affaires du secteur de la publicité dans le monde représente 1 500 milliards de dollars, 32 milliards de dollars rien qu'en France. En Algérie, le chiffre des investissements dans le secteur publicitaire va atteindre 1 milliard de dollars d'ici 2010, d'après les prévisions du Sigma (un bureau leader dans les études marketing et médias en Afrique du Nord). Le secteur de la publicité en Algérie a enregistré, en fait, une légère baisse cette année avec 11,4 milliards de dinars du chiffre globale des annonces publicitaires en premier semestre 2009, alors qu'il a été à 12,9 milliards de DA. "La publicité est appelé à se développer encore plus et à s'organiser ; il faudrait néanmoins aux professionnels de créer une association pour fixer des règles d'éthique et de déontologie ; il existe certes des textes de loi, mais il faudrait les actualiser et les adapter aux nouvelles donnes et aux standards internationaux ; il faut arriver à l'autorégulation", a souligné hier, M. Saïd Chabani, chargé d'études et de synthèse, professeur associé au secrétariat d'Etat auprès du Premier ministre chargé de la communication, au cours de la tenue des 3es journées euro-maghrébines de la communication publicitaire organisées à l'hôtel El Aurassi à Alger. Le secteur de la publicité est en plein essor en Algérie. En effet, selon les statistiques du Centre national du registre du commerce (CNRC), réalisées en 2007, quelque 2 282 opérateurs privés, et 2 256 agences de communication privées exercent actuellement sur le marché, dont la plupart des annonceurs ont recours à la télévision. "Ces chiffres reflètent la prise de conscience des opérateurs pour augmenter leurs ventes, alors qu'avant les entreprises n'accordaient pas beaucoup d'intérêt sur ce point très important qui est la pub", a expliqué M. Chabani. Ainsi, l'investissement des annonceurs dans tous supports confondus (Médias, TV, radio, presse écrite…) a atteint 3 milliards de DA en 2006, dont les recettes publicitaires de la télévision algérienne a atteint 40%, soit 38% des subventions de l'Etat, et le reste provient des redevances des usagers, a indiqué M. Khelifi, représentant de l'ENTV. La publicité sur Internet est encore loin avec 22 millions de DA. Il faut dire que la publicité est un domaine qui évolue sans cesse ; elle il devient impérative en Algérie au vu des changements qui s'opèrent dans le monde et dans les différents pays pour répondre aux exigences des consommateurs en matière de publicité. De son côté, M. Luc Laurentin co-fondateur de Limelight consulting (France), a dans son intervention mis l'accent sur la communication qui est un incontournable outil au service de la création de valeur. Selon l'orateur, si la communication s'arrête, la consommation se concentre sur les biens de première nécessité et l'économie s'effondre, mettant à bas tout un système de services et de production dépendant d'elle. Ce scénario, estime-t-il, incite à répondre aux attentes des clients annonceurs par les groupes de communication. Samira Hamadi