La politique étrangère française du président Nicolas Sarkozy était, hier, au cœur d'une conférence-débat organisée par au journal «Ech-Chaâb». Deux experts en la matière et professeurs à l'université d'Alger ont animé cette rencontre. Ainsi, M. Salah Saoud, docteur en sciences politiques à l'université d'Alger, a indiqué que «la France est un pays qui se positionne au cœur de l'Europe. Aussi, et afin de protéger sa place dans l'Union pour la Méditerranée et dans le monde, elle veut fonder une alliance avec le Moyen-Orient». Selon le Dr Saoud, «le président Sarkozy estime que cette alliance permettra à la France ainsi qu'aux USA, d'assurer la paix et la stabilité au Moyen-Orient. Sauf que le but de la France et des USA est de protéger leurs intérêts dans la région et consolider leurs relations avec Israël». Certes, l'effort de la France pour se positionner en tant qu'arbitre entre Israël et ses voisins arabes est particulièrement important pour l'establishment politique israélien. Le Dr Saoud estime, par ailleurs, que le front constitué par la France et les USA contre l'Iran, s'est fixé afin de freiner les ambitions nucléaires iraniennes. S'agissant des relations franco-turques, l'expert affirme que la France redoute la Turquie, dans le sens où elle a peur perdre toute relation avec les pays limitrophes, suite à l'adhésion de la Turquie dans l'Union européenne. De con côté, Abdelhamid Bessaa, professeur à l'université d'Alger et expert en politique étrangère et en sécurité militaire en Afrique, a abordé la politique française en Afrique, en indiquant que «jadis, les Etats africains avaient besoin d'un protecteur». Un accord a été signé entre la France et quelques pays de l'Afrique afin que cette dernière joue le rôle de gendarme au Tchad, au Gabon, au Mali, au Sénégal, à Djibouti… la France ayant toujours des intérêts politiques, économiques, stratégiques…dans ces pays d'Afrique. Sa présence dans le continent africain est superficielle car de nos jours, les pays d'Afrique peuvent assurer leur protection contre les rebelles. Mais pour le président français au discours de Dakar «les pays africains ne peuvent pas assurer leur protection». Le même expert a ajouté que «ces pays ont créé leur sous-développement». En conclusion, le professeur Bessaâ a affirmé que «la présence militaire française en Afrique a pour unique objectif de préserver les intérêts français en Afrique».